Pétrole: 30 dollars/baril - cours minimal de l'Urals au-delà de 2010 (experts)

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MOSCOU, 21 mars - RIA Novosti. Les sources d'énergie non renouvelables seront plus chères avec le temps et le cours du pétrole de la marque russe Urals ne sera pas inférieur à 30 dollars/baril au-delà de 2010, contrairement à ce qu'affirme le ministre des Finances Alexeï Koudrine, estiment les experts.

"Les prévisions du ministre (rendues publiques mercredi à la réunion du bureau du ministère des Finances) sont conservatrices. D'une part, ce cours est parfaitement probable étant donné la mise en exploitation, entre 2008 et 2010, de nombreux gisements nouveaux, ce qui doit neutraliser les craintes de pénurie en tant qu'élément de formation des prix. D'autre part, ce sera un pétrole plus cher, compte tenu des difficultés d'extraction, circonstance qui poussera les compagnies pétrolières à augmenter leurs frais, ce qui se répercutera sur les cours", a estimé l'analyste à la compagnie d'investissement Brokercreditservice, Ekaterina Kravtchenko.

Selon elle, un cours doit refléter l'inflation et, de ce fait, celui-ci pourrait être supérieur aux prévisions du ministre des Finances, garantissant à l'Etat des revenus supplémentaires. Selon M. Koudrine, si le prix du baril est ramené à 30 dollars, les recettes budgétaires gazopétrolières baisseront en 2011 à 3,7% du PIB, contre 4,9% en 2007.

Mikhaïl Zak, chef de la direction d'analyses à la société Veles Capital, est solidaire de sa collègue, estimant que les prévisions du ministère des Finances sont très conservatrices.

"Nous estimons que le secteur pétrogazier dans son ensemble et les compagnies pétrolières en particulier se développeront sur la base d'un prix durable de l'Urals à hauteur de 39,5 dollars/baril. Le ministère des Finances cherche à se prémunir contre les ennuis, s'attendant, à long et moyen terme, à des évolutions négatives sur les marchés des matières premières. Cette approche parfaitement logique permet à l'économie nationale d'élaborer des mécanismes antistress", a expliqué l'expert.

Et pourtant, les cours réels à long terme seront notablement supérieurs aux prévisions du ministère des Finances, a-t-il estimé.

"Au premier chef cela s'explique par l'accroissement global de la consommation d'énergie par les économies clefs (Etats-Unis, Chine, Inde), ainsi que par le caractère limité des ressources énergétiques", a souligné Mikhaïl Zak.

De l'avis d'Alexandre Potavine, expert de la compagnie Antanta-Capital, les prévisions du ministre Koudrine sur une baisse notable du coût du pétrole "sont trop pessimistes".

"Il y a mon avis plusieurs facteurs forts qui, dans les années à venir, maintiendront les cours pétroliers à plus de 45-50 dollars/baril : la croissance économique mondiale et notamment celle de la Chine. Ajoutez-y les projets américains de doublement de leurs réserves de pétrole jusqu'à 1,5 milliard de barils. Et enfin un ralentissement, dès 2010 de la production pétrolière, suite à l'épuisement des gisements en service, du moins dans les pays hors-OPEP", a-t-il affirmé.

L'expert n'écarte pas l'hypothèse de baisses régulières des cotations pétrolières, rappelant toutefois que la tendance générale est qu'avec le temps les sources d'énergie non renouvelables seront plus chères.

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