Les experts irakiens craignent la mainmise par les compagnies étrangères sur le pétrole du pays

S'abonner
Les experts irakiens craignent que le projet de loi sur l'industrie pétrolière approuvé par le gouvernement ne permette aux compagnies étrangères d'accaparer les richesses pétrolières du pays.
DAMAS, 21 mars - RIA Novosti. Les experts irakiens craignent que le projet de loi sur l'industrie pétrolière approuvé par le gouvernement ne permette aux compagnies étrangères d'accaparer les richesses pétrolières du pays.

En février dernier, après des mois de débats animés, le gouvernement irakien a approuvé le projet de loi, dont l'objectif annoncé est de répartir équitablement les revenus provenant de la vente de brut entre les 18 provinces de l'Irak et d'admettre les investisseurs étrangers dans le secteur pétrolier. Le gouvernement irakien considère l'adoption de cette loi comme un point clé parmi les mesures visant à réunir le pays déchiré par les discordes interconfessionnelles.

Le vote au parlement à ce sujet aura lieu au mois de mai.

Cependant, les experts de l'industrie pétrolière et les législateurs réunis en Jordanie pour examiner ce projet de loi à la conférence organisée par le Centre irakien non gouvernemental d'études stratégiques craignent que l'Irak ne perde le contrôle de son "or noir" après l'adoption de ce projet de loi.

"Ce projet de loi suscite de nombreuses questions. Comment expliquer que le projet ait été adopté à la hâte, en pleine période d'instabilité politique, économique et d'insécurité dans le pays?", se demande Dhia al-Bakaa, ancien président de l'organisation pétrolière d'Etat.

A son avis, la Compagnie pétrolière nationale irakienne aurait dû être réorganisée avant l'adoption de ce projet de loi par le gouvernement, ce qui aurait permis à la compagnie de développer les immenses champs pétrolifères du pays de façon à empêcher à l'avenir la pression des compagnies internationales et le pillage.

L'opinion, selon laquelle le projet de loi ne tient pas compte des intérêts nationaux de l'Irak, est également partagée par Issam Chalabi, ancien ministre du Pétrole sous le régime de Saddam Hussein. Il estime que cette loi a été approuvée par le gouvernement pour "complaire" à George Bush, car le président américain a invité le gouvernement Maliki à rétablir l'approvisionnement de l'Iran en électricité, à approuver une nouvelle loi sur les investissements et à réformer l'industrie pétrolière. Issam Chalabi a également accusé les exportateurs irakiens de pétrole d'avoir autorisé la sortie du pétrole du pays dans des quantités incontrôlées au cours des quatre dernières années.

Les réserves prospectées de pétrole irakien constituent 115 milliards de barils, ce qui permet au pays d'occuper la troisième place au monde pour les réserves de pétrole, après l'Arabie Saoudite et l'Iran.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала