La situation en Irak s’est aggravée

Plusieurs pays condamnent l’exécution mardi à l’aube de l’ancien vice-président irakien Tahi Iassin Ramadan.
L’exécution aggravera la situation sans cela compliquée dans le pays. Selon le secrétaire général du Conseil de l’Europe Terry Davis, l’exécution des arrêts de mort nuit à la réputation internationale du gouvernement irakien et entrave les perspectives d’un avenir pacifique et équitable du peuple irakien. Au micro Constantine Kossatchev, chef du Comité pour les problèmes internationaux de la Douma d’Etat russe.


L’exécution de l’ancien vice-président irakien Ramadan a coïncidé avec le 4ème anniversaire de la présence des troupes d’occupation américaines en Irak. Tout porte à croire que les autorités irakiennes essaient de réaffirmer leur résolution à se débarrasser des leaders de l’ancien régime. Il est à regretter qu’ils aient choisi une telle voie.

Cette politique est destructrice. Au lieu de consolider le peuple, de surmonter l’animosité interethnique, interconfessionnelle et de mettre fin à la violence, l’exécution exemplaire des leaders de l’ancien régime ne fera que flatter l’amour-propre de certains politiciens ayant aspiré à régler les comptes à leurs adversaires. Or, la politique et les émotions sont incompatibles. La partie adverse pourra répondre aux exécutions par une vague de violence. Telle est la logique de la confrontation. L’Irak l’a plus d’une fois ressenti ces quatre dernières années.
Cependant, non seulement les actes irréfléchis de Bagdad aggravent la situation. Une nouvelle menace s’est esquissée. L’armée turque a pénétré en Irak du Nord où elle réalise une opération contre les commandos kurdes.
Toute ingérence extérieure ne fait que compliquer la situation. L’avenir de l’Irak dépend de l’aptitude des politiciens chiites, sunnites et kurdes à rechercher un compromis et à s’entendre plutôt que de la présence militaire américaine considérée par la plupart des habitants comme l’occupation.