A Podgorica, Jaap de Hoop Scheffer a eu des négociations avec le premier ministre du Monténégro, Zeljko Sturanovic, et le ministre monténégrin de la Défense, Boro Vucinic, rapporte le correspondant de RIA Novosti sur place.
Le secrétaire général de l'OTAN a assuré à la direction monténégrine que l'Alliance de l'Atlantique Nord était prête à accorder au Monténégro tout le concours possible tant dans la réforme de l'armée que dans le processus d'intégration dans les structures euratlantiques. Qui plus est, a promis Jaap de Hoop Scheffer, l'OTAN s'engage à aider le Monténégro à ouvrir sa représentation auprès du Quartier Général de l'Alliance à Bruxelles.
Cela dit, Jaap de Hoop Scheffer a fait remarquer que la coopération avec les nouveaux membres potentiels de l'OTAN est à présent l'un des objectifs essentiels de l'Alliance.
"A l'heure actuelle, il est très important de prouver à la société que l'Alliance de l'Atlantique Nord d'aujourd'hui n'est pas du tout celle de l'époque de la "guerre froide". De nos jours, ce ne sont que les 50 000 personnes en tenue militaire qui n'ont qu'une seule et unique mission, celle de protéger la paix dans le monde", a souligné Jaap de Hoop Scheffer.
De son côté, le premier ministre monténégrin, Zeljko Sturanovic, a déclaré que, dans les semaines qui venaient, la direction de l'OTAN allait recevoir tous les documents indispensables à l'adhésion du Monténégro au programme "Partenariat pour la paix" de l'Alliance de l'Atlantique Nord.
Selon M. Sturanovic, la participation à ce programme offre au Monténégro de vastes perspectives pour l'ultérieure coopération avec l'OTAN.
Comme l'a fait remarquer, pour sa part, le ministre monténégrin de la Défense, Boro Vucinic, "la participation à part entière du Monténégro à l'OTAN est l'un des objectifs nationaux majeurs ".
Quoi qu'il en soit, il n'y a toujours pas au sein de cette ex-république yougoslave d'unanimité quant à la nécessité de l'adhésion du Monténégro à la plus grande alliance militaire internationale. Ainsi, le Parti libéral du Monténégro, parti politique d'opposition, a lancé une vaste campagne contre l'adhésion du pays à l'OTAN sous le mot d'ordre "Dis à l'UE - oui, et à l'OTAN - non".
Qui plus est, le leader des libéraux monténégrins, Miodrag Zivkovic, a même déclaré récemment que l'adhésion du Monténégro à l'Alliance de l'Atlantique Nord aurait de très graves conséquences négatives pour le développement économique du pays.
D'après M. Zivkovic, "le Monténégro a besoin d'une armée d'importance tout à fait nominale, car toutes ses fonctions peuvent être déléguées à la police du pays". Par ailleurs, le leader des libéraux monténégrins avertit qu'à l'adhésion à l'OTAN, le Monténégro aurait à doubler son budget militaire qui se montait à présent à 80 millions de dollars.
En outre, Miodrag Zivkovic craint très sérieusement qu'à son adhésion à l'Alliance de l'Atlantique Nord, le Monténégro ne devienne automatiquement l'objet d'attaques terroristes visant la politique otanienne. Ce disant, il se réfère à l'exemple de la Turquie secouée en novembre 2003 par des explosions organisées par la nébuleuse Al-Qaïda, ce qui avait infligé d'immenses pertes financières à l'industrie turque du tourisme.
Selon les derniers sondages d'opinion, 34,6% des Monténégrins s'opposent à l'adhésion à l'OTAN, 36,6% d'autres y sont favorables et encore 29% des sondés n'ont pas défini leur attitude sur cette question.
C'est en été 2006 que le Monténégro, dont la population approche 650 000 personnes, est sortie de la Serbie-Monténégro.
