Droits de l'homme en Russie: la Chambre civile russe critique le rapport du Département d'Etat américain

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MOSCOU, 7 mars - RIA Novosti. Les membres de la Chambre civile russe ont critiqué mercredi le rapport annuel du Département d'Etat américain sur la situation en matière de droits de l'homme dans le monde qui contient une âpre critique à l'adresse de la Russie.

"Le rapport, dans lequel la Lettonie et l'Estonie sont qualifiés de pays démocratiques, n'est en aucun cas objectif à l'égard de la Russie, se trouvant sous la très forte influence du lobby et des sentiments antirusses", a déclaré à RIA Novosti le politologue Sergueï Markov.

Celui-ci a souligné qu'il appréciait beaucoup ce travail du Département d'Etat, mais que, cette fois-ci, à son avis, le rapport avait été discrédité par les Américains eux-mêmes.

Valeri Tichkov, membre correspondant de l'Académie des sciences de Russie, président de la commission de la chambre pour la tolérance et la liberté de conscience, considère quant à lui ce rapport comme une "provocation".

"A mon avis, le Département d'Etat en tant que structure d'Etat n'a pas le droit d'évaluer ni de commenter la situation des droits de l'homme dans d'autres pays. C'est la prérogative des ONG internationales", a-t-il déclaré à RIA Novosti.

Le passage du rapport consacré à la Russie cite, se référant à diverses sources, des exemples d'infractions en matière de droits de l'homme et de libertés civiles, notamment la situation en Tchétchénie, le bizutage dans l'armée et les conditions de travail des médias. Le Département d'Etat affirme également que sept détenus politiques se trouvent dans les prisons russes. Valeri Tichkov estime que la société russe est en voie de démocratisation et qu'il y a aussi des raisons de louer l'action de l'Etat. Il a également démenti l'affirmation du Département d'Etat américain sur la présence de détenus politiques dans les prisons russes.

"Ceux qui n'ont pas payé à l'Etat des millions de dollars d'impôts doivent se retrouver en prison. En Amérique, une personne jugée pour de tels délits va également en prison", a souligné Valeri Tichkov.

L'avocat Anatoli Koutcherena, lui aussi membre de la Chambre civile, a discerné dans le rapport un sous-entendu idéologique.

"Nous n'affirmons pas que tout est parfait en Russie sur le plan des droits fondamentaux et des libertés civiles. Mais nous travaillons là-dessus. Cela ne signifie pas qu'on puisse se servir de ces problèmes individuels pour mener une attaque idéologique massive contre la Russie", a-t-il dit.

Anatoli Koutcherena regrette que le rapport du Département d'Etat influe négativement, avant tout, sur l'image et le prestige de la Russie dans le monde. Il rappelle que "la Russie démocratique actuelle n'existe que depuis 15 ans".

"Il ne faut pas nous piquer et nous harceler, cela n'accélérera pas notre démocratisation", estime-t-il.

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