"Avec nos collègues américains, nous menons une conversation à ce sujet (l'élargissement du système de défense antimissile - DAM, ou ABM), en leur demandant de répondre aux questions qui nous préoccupent. Des rencontres et des briefings sur ce thème sont régulièrement organisés à notre intention et sont assez utiles, mais nous ne recevons toujours pas de réponses explicites à la plupart de nos questions", a notamment indiqué le chef de la diplomatie russe, intervenant lors d'une conférence de presse à l'issue de ses négociations à Moscou avec le ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur de la République de Corée, Song Min-soon.
"Nous insistons invariablement sur la nécessité d'une totale transparence et d'une confiance complète quand il s'agit de faire toute la lumière sur les problèmes liés à la stabilité stratégique", a poursuivi Sergueï Lavrov.
Et d'ajouter: "La Russie veille de très près à tout ce qui se produit dans cette sphère précise, tout en constatant "l'apparition permanente de certaines idées et initiatives nouvelles qui, comme il s'avère par la suite, n'ont mêmes pas été concertées avec ces pays concrets où le déploiement d'éléments du bouclier antimissile américain est prévu".
"Parallèlement au Caucase, l'Ukraine a également été mentionnée, ce qui a suscité par la suite des questions chez les politiques ukrainiens", a noté le ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, répondant notamment à une question sur la déclaration faite la semaine dernière par le général Henry Obering, chef de l'agence de défense antimissile américaine, déclaration selon laquelle les Etats-Unis n'excluent pas le déploiement dans le Caucase de certains éléments de leur bouclier antimissile.
"Le problème de la stabilité stratégique préoccupe tout le monde, et ce n'est sans doute pas par hasard que des voix s'élèvent à présent en Europe, y compris de la direction de l'Allemagne, qui exigent que des questions, telles que l'installation d'éléments de la DAM américaine en Pologne et en République tchèque soient examinées dans le cadre des organisations dont la Pologne et la Tchéquie font partie, c'est-à-dire dans le cadre de l'Alliance de l'Atlantique Nord et de l'Union européenne (UE)", a noté Sergueï Lavrov.
Cela dit, le diplomate a insisté sur l'importance d'associer la Russie à une telle discussion.
"Cela reflète la signification attachée à la future architecture européenne et globale dans le domaine de la sécurité", a relevé en conclusion Sergueï Lavrov.
