UNE NOUVELLE ETAPE DANS LA COOPERATION SPATIALE ENTRE LA RUSSIE ET LA FRANCE

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Une première pierre a été solennellement posée lundi le 26 février dans les fondations d’un nouveau pas de tir, d’où seront lancés les Soyouz russes dans le site spatial de Kourou en Guyane Française. Notre observateur Valentin Dvinine écrit à ce sujet.
Une première pierre a été solennellement posée lundi le 26 février dans les fondations d’un nouveau pas de tir, d’où seront lancés les Soyouz russes dans le site spatial de Kourou en Guyane Française. Notre observateur Valentin Dvinine écrit à ce sujet.
Les dirigeants des programmes spatiaux de Russie et de France, venus à la cérémonie, ont qualifié cet événement d’étape marquante dans la coopération des deux pays en matière de la domestication de l’Espace circumterrestre. Il faut dire que la pierre même, dévoilée au cours de la cérémonie, est de nature à symboliser cette coopération. Elle a été transportée du cosmodrome Baïkonour, situé en territoire de l’ex-république soviétique et aujourd’hui Etat indépendant – le Kazakhstan. Elle a été prise à la base de ce même pas de tir, d’où Youri Gagarine a ouvert à l’Humanité le chemin de l’Espace. Et de ce pas de tir à Baïkonour partaient aussi en mission les premiers spationautes de France.
Notre interaction dans la sphère de l’Espace a commencé après la signature d’un accord en 1966 à Moscou au cours de la visite du président français le général de Gaulle en Union Soviétique. Ce document a souligné que la coopération bilatérale dans l’Espace poursuivait des objectifs de recherche, pacifiques. Et les résultats ne se sont pas faits attendre. Déjà en 1970 des sondes soviétiques, travaillant sur la Lune, étaient équipés de réflecteurs à laser français, ce qui a considérablement augmenté leur efficacité. Et en juin 1982 une première expédition franco-soviétique spatiale décollait du cosmodrome Baïkonour. Le Français Jean-Loup Chrétien se trouvait à bord du vaisseau spatial soviétique Saliout-7.
La coopération dans le domaine de l’Espace entre Moscou et Paris, poursuit Valentin Dvinine, s’est sensiblement intensifiée après le lancement en URSS, en février 1986, d’une première station orbitale « Mir ». En 15 années de son fonctionnement plus d’une dizaine d’équipes, y compris des hôtes étrangers, se sont relayés à son bord. Et les citoyens de France étaient invités le plus souvent. Notamment, la première femme spationaute de France Claudie Haigneré.
Des missions franco-russes dans l’Espace se sont poursuivies même après que la station « Mir » eut cessé d’exister. Ainsi, la même Claudie Haigneré a participé à une expédition vers la Station Spatiale Internationale à bord du vaisseau Soyouz en compagnie de deux cosmonautes russes. Elle est retournée sur Terre comme la première représentante de l’Union Européenne à avoir travaillé dans l’Espace.
L’accord sur l’utilisation des lanceurs russes modernisés pour mettre en orbite des satellites depuis le site spatial de Kourou a ouvert de nouvelles perspectives à la coopération spatiale entre Paris et Moscou. Il a été signé en novembre 2003 dans le cadre du sommet franco-russe, tenu dans la capitale française. Ce sont précisément les présidents de nos deux pays – Jacques Chirac et Vladimir Poutine – qui ont désigné l’Espace en qualité de sphère prioritaire de coopération entre la Russie et la France.
Le choix du site spatial de Kourou pour le lancement des Soyouz russes n’est pas accidentel, bien que cela a demandé de régler des problèmes techniques et financiers considérables.
En faveur des fusées-porteuses russes Soyouz parle leur fiabilité, testée à ce jour lors de 1700 lancements. Bien entendu, elles étaient sans cesse perfectionnées. Par exemple, en décembre 2006 le satellite météo français « COROT » a été mis sur orbite depuis le cosmodrome Baïkonour par un Soyouz modernisé, doté d’un nouveau propulseur du 3e étage. Et pour être lancés du site spatial de Kourou les Soyouz sont encore adaptés au climat équatorial.
Tiré depuis le centre spatial de Kourou, proche de l’équateur, écrit en conclusion notre observateur, un lanceur russe Soyouz est capable de mettre en orbite une charge utile deux fois plus importante que s’il est tiré depuis le cosmodrome Baïkonour. Et cette situation équatoriale a été la deuxième considération importante ayant présidé au choix de Kourou comme site des lancements franco-russes.
Et même si la réalisation du programme franco-russe « Soyouz-Kourou » a été évaluée par les experts à près de 350 millions d’euros, ces investissements seront vite couverts, disent les mêmes spécialistes. Aux termes de l’accord, à part des lancements des satellites russes et français depuis le site spatial de Kourou seront effectués des lancements commerciaux des appareils cosmiques des pays tiers. Les besoins en satellites de télécommunications, météo et à d’autres fins pratiques sont en croissance permanente. Et en dépit de ce que le premier lancement de Soyouz modernisé depuis Kourou n’est prévu que pour la fin de l’année prochaine, divers pays font déjà la queue.
On voit donc que l’accord « Soyouz-Kourou », comme, d’ailleurs, la coopération franco-russe en général, profite à ses signataires.
Chers auditeurs, merci d’avoir suivi le commentaire de Valentin Dvinine « Une nouvelle étape dans la coopération spatiale entre la Russie et la France ».

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