Kosovo: Lavrov met en garde contre une adoption hâtive du plan Ahtisaari

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Intervenant vendredi devant les journalistes russes à Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis en garde contre une adoption hâtive du plan pour le Kosovo, présenté par Marti Ahtisaari, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU.
MOSCOU, 16 février - RIA Novosti. Intervenant vendredi devant les journalistes russes à Moscou, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a mis en garde contre une adoption hâtive du plan pour le Kosovo, présenté par Marti Ahtisaari, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU.

"Nos partenaires occidentaux ont une sorte d'idée fixe pour soumettre au plus vite une résolution qui approuve le plan Ahtisaari. Quoi qu'il en soit, nous ne pourrons examiner une telle proposition que quand nous constaterons que ledit plan ou ses modifications font l'objet d'un consensus entre Pristina et Belgrade", a souligné le chef de la diplomatie russe.

Depuis 1999, la province serbe du Kosovo est provisoirement administrée par la MINUK (Mission d�administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo). Les Kosovars (Albanais) qui sont largement majoritaires au Kosovo insistent toujours sur l'octroi à cette province de l'indépendance vis-à-vis de la Serbie. D'autre part, Belgrade y est formellement opposé et propose à sa province la plus large autonomie possible en Europe. Marti Ahtisaari, représentant spécial du secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, a proposé, pour sa part, d'accorder à la province du Kosovo certains attributs d'Etat et de lui octroyer une souveraineté limitée sous contrôle militaire et civil de la communauté international.

Le 2 février dernier, Marti Ahtisaari a officiellement présenté sa conception à Belgrade et à Pristina. Depuis les leaders des Albanais kosovars, et tout particulièrement le président du Kosovo Fatmir Sejdiu et le premier ministre du Kosovo Agim Ceku ont plus d'une fois donné des évaluations positives au plan de l'ancien président de la Finlande, en y percevant la voie directe vers l'indépendance.

A Belgrade, par contre, les initiatives de Marti Ahtisaari ont trouvé un accueil extrêmement négatif. Tant les dirigeants de la Serbie que les leaders de la majorité écrasante des partis politiques du pays ont évalué ce plan comme parfaitement inacceptable car il menait à la perte par la Serbie de 15% de son territoire. Mercredi dernier, le parlement serbe, réuni à sa première réunion constitutionnelle, a rejeté dans une résolution spéciale tous les points du plan Ahtisaari violant, selon les députés, les principes de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Serbie.

Jeudi dernier, au soir, le premier ministre du Kosovo Agim Ceku a déclaré à Pristina qu'une telle réaction du parlement serbe "n'avait rien d'inattendu en soi, mais qu'elle n'entravera aucunement la marche du Kosovo vers l'indépendance". Il a aussi tenu à rappeler que le plan Ahtisaari était soutenu par l'Alliance de l'Atlantique Nord et l'Union européenne (UE).

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