Intervention de Poutine à Munich: pas de révélation pour les Etats-Unis

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Il se trouvera toujours aux Etats-Unis des gens qui trouveront un prétexte pour s'attaquer à la Russie, a déclaré mardi devant les journalistes à Amman le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine.
AMMAN, 13 février - RIA Novosti. Il se trouvera toujours aux Etats-Unis des gens qui trouveront un prétexte pour s'attaquer à la Russie, a déclaré mardi devant les journalistes à Amman le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine.

"Que nous disions quoi que ce soit, que nous donnions des explications ou gardions tout simplement le silence, il s'y (aux Etats-Unis) trouvera toujours des gens qui trouveront un prétexte pour s'attaquer à la Russie", a dit Vladimir Poutine, commentant les opinions de ces politiques américains qui avaient estimé que son intervention à la récente Conférence de Munich sur la politique de sécurité était celle de confrontation.

"Il vaut mieux parler ouvertement et directement. Ce que j'ai dit à Munich, j'avais aussi dit lors des entretiens en direct avec mes collègues, et ce n'était guère une révélation pour eux", a noté le chef de l'Etat russe.

Et d'ajouter: il est bon qu'il y avait dans la salle tant des représentants du Congrès des Etats-Unis que le secrétaire américain à la Défense, car il n'est pas bien de "casser du sucre sur le dos de qui que ce soit".

Selon Vladimir Poutine, son intervention avait un double non-dit et avant tout du point de vue des relations russo-américaines. "Depuis plus d'une dizaine d'années, nous écoutons ce que nous disent nos partenaires sur divers axes d'activités. Nous avons des changements positifs dans l'évolution de nos relations avec les Etats-Unis", a noté le président russe.

Selon la conviction profonde de Vladimir Poutine, bien des instruments, utilisés par les Etats-Unis à l'égard de la Russie ne le sont qu'à un seul objectif: "réaliser leurs propres intérêts dans les relations avec la Russie".

"Nous étions patients et tolérants face à un tel comportement, mais l'impression se crée qu'on ne nous comprend tout simplement pas, alors que nos partenaires y déploient de plus en plus d'énergie et commencent même à brandir le menace russe inexistante pour tirer de l'argent au Congrès américain", a poursuivi Vladimir Poutine.

Et de faire remarquer que ce qu'il avait dit à Munich était aussi dit dans d'autres pays: dans certains d'entre eux, cela est dit "de manière grossière et dans l'esprit de confrontation à l'égard de la direction des Etats-Unis, on les offense même parfois, ce que nous trouvons tout à fait inacceptable, dans d'autres pays, cela est dit à mi-voix".

"Quoi qu'il en soit, la Russie n'est pas un pays à faire la figue à qui que ce soit ou à mijoter un mauvais coup à quelqu'un", a-t-il relevé.

"J'espère qu'on nous entendra et commencera enfin à organiser les relations sur un pied d'égalité", a noté Vladimir Poutine, tout en signalant qu'il y avait aux Etats-Unis des gens voulant organiser sans confrontation les relations avec la Russie.

Le président de la Fédération de Russie a notamment déclaré à Munich que le rapprochement de l'infrastructure militaire de l'Alliance de l'Atlantique Nord des frontières russes n'avait rien à voir avec la lutte contre le terrorisme, et que la Russie répondrait de façon asymétrique à la mise en place d'une ABM américaine en Europe.

Vladimir Poutine a aussi soulevé à la Conférence de Munich sur la politique de sécurité le problème du mépris pour les normes du droit international, celui du glissement vers un monde unipolaire, les questions d'un éventuel usage de la force par des Etats et a soumis à une critique virulente les activités de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Dans son discours de près d'une trentaine de minutes, le chef de l'Etat russe a déclaré que l'on observait à présent dans le monde les tentatives persévérantes des Etats-Unis d'imposer leur propre système juridique à d'autres pays.

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