Poutine d'Arabie (Vremia novosteï)

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MOSCOU, 13 février - RIA Novosti. C'est avec des entretiens en Jordanie que s'achève aujourd'hui la tournée de trois jours de Vladimir Poutine dans les monarchies arabes, notamment en Arabie saoudite et au Qatar. Ce voyage peut être qualifié à juste raison de percée historique, entre autres parce qu'aucun dirigeant russe n'avait jamais visité ces Etats.

C'est surtout le bref séjour de la délégation russe au Qatar qui a suscité la curiosité: la visite de Vladimir Poutine dans ce pays n'a duré que cinq heures. Le chiffre d'affaires des échanges commerciaux entre notre pays et cette monarchie absolue est absolument insignifiant: il n'atteint pas un million de dollars par an, mais ce niveau pourrait bientôt s'élever considérablement. Des premiers pas ont été faits hier: quatre accords ont été signés en présence des chefs des deux Etats, les plus importants d'entre eux portant sur l'encouragement et la protection réciproque des investissements, ainsi que sur la compréhension et la coopération entre les ministères des Affaires étrangères dans le domaine consulaire.

Vladimir Poutine est arrivé au Qatar de l'Arabie saoudite voisine, dont les journaux ont publié unanimement des articles de fond qui ont qualifié "d'historique" la première visite du président russe dans le royaume. A l'issue de cette visite, on peut tirer la conclusion que les Arabes veulent diversifier leurs contacts traditionnels avec l'Occident par l'extension de la coopération avec la Russie, ils promettent à Moscou de conclure des contrats très avantageux.

Les Saoudiens sont prêts à demander aux Russes de les aider à créer leur propre puissant "parapluie" aérien et manifestent déjà leur intérêt pour les moyens russes de DCA (défense antiaérienne). Selon les données dont dispose le quotidien Vremia novosteï, il s'agit de l'achat de plusieurs batteries de moyens modernes de DCA longue portée S-300 et S-400, mais aussi de leur intégration, avec l'aide de spécialistes russes, aux systèmes américains Patriot dont sont déjà dotés les Saoudiens.

On ne sait pas comment cette idée sera accueillie par les Américains, car personne n'a jamais essayé d'ébranler sérieusement leurs positions prioritaires dans les ventes d'armes au monde arabe. Mais les Saoudiens n'ont pas l'intention de s'y borner et manifestent un vif intérêt pour le dernier modèle de char russe T-90S. Pour l'instant, les Etats-Unis vendent des armes aux Arabes (pour l'essentiel, aux pays du Golfe) pour au moins 6 à 7 milliards de dollars par an, et la Russie pour seulement 600 à 700 millions de dollars.

Hier, lors d'une rencontre avec les hommes d'affaires des deux pays, Vladimir Poutine n'a pas mentionné la question des armes. En revanche, il a souligné qu'il se rendait pour la première fois dans la patrie de l'islam et abordé le sujet de la coopération dans le secteur pétrogazier: Lukoil "s'apprête à investir environ 2 milliards de dollars dans l'exploitation de gisements saoudiens". Bien que la Russie et l'Arabie saoudite soient "leaders mondiaux de la production de pétrole", "nous ne sommes pas concurrents dans ce domaine, mais plutôt alliés et partenaires", a indiqué le président. Vladimir Poutine a invité les Arabes à investir en Russie et à "participer aux zones de libre échange, d'autant plus que la base législative est déjà créée pour cela".

RIA Novosti décline toute responsabilité quant au contenu des articles tirés de la presse.

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