Prenant la parole lors d'une conférence de presse à Pristina, M. Rexhepi a déclaré qu'il démissionnait "pour des raisons morales", car il se considérait comme responsable de la mort de deux manifestants dans les rues de Pristina".
Selon lui, "les heurts violents, qui ont opposé samedi la police aux partisans du mouvement Autodétermination, ont sensiblement aggravé la situation au Kosovo".
Dans la nuit de samedi à dimanche, deux Kosovars albanais, Arben Djeladini et Man Balai, ont succombés aux blessures reçues lors des émeutes au centre de Pristina. Il n'est pas exclu que leurs blessures résultaient non pas des violences policières, mais de la bousculade qui s'est produite dans la foule.
Samedi dernier, le mouvement séparatiste albanais Autodétermination (composé essentiellement de combattants de l'Armée de libération du Kosovo déclarée hors la loi) a organisé un meeting contre les propositions de Martti Ahtisaari relatives au futur statut du Kosovo. Selon les leaders du mouvement, ces propositions ne garantissaient pas l'indépendance de la province.
Pour empêcher les manifestants d'attaquer les missions de l'ONU, de l'OSCE et de l'Union européenne, ainsi que les bâtiments administratifs à Pristina, les forces policières locales et internationales ont utilisé les gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des matraques. 82 manifestants et 8 policiers ont été blessés ou intoxiqués par les gaz lacrymogènes.
Pendant la réunion qu'ils ont tenue dimanche soir, les responsables de la police kosovare, de la mission des Nations Unis et des services de sécurité du Kosovo ont déclaré que ces mesures, quoique sévères, étaient néanmoins justifiées, car elles ont permis d'éviter des conséquences encore plus graves.
