Les négociations abkhazo-géorgiennes à Genève : aucun progrès à l'horizon (politologue russe)

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MOSCOU, 12 février - RIA Novosti. La rencontre des ambassadeurs des pays amis du Secrétaire général de l'ONU (Russie, Etats-Unis, Allemagne, France, Grande-Bretagne) et des représentants des parties géorgienne et abkhaze les 12-13 février à Genève n'aura pour résultat aucun progrès notable dans le règlement du conflit abkhazo-géorgien.

Cet avis a été exprimé par Sergueï Markedonov, un expert de l'Institut d'analyses politiques et militaires, lors d'une rencontre de journalistes des pays de la CEI organisée par RIA Novosti.

"Je ne m'attends pas à une percée lors de cette rencontre. Le format de telles rencontres ne suppose encore pas de progrès, du fait que les parties ne sont pas prêtes à accepter des compromis", a indiqué le politologue.

De l'avis du chercheur, à la rencontre de Genève la délégation géorgienne déclarera selon toute vraisemblance que l'Abkhazie fait partie de la Géorgie, alors que la délégation abkhaze affirmera le contraire. Puis, selon lui, les deux délégations tenteront un marchandage.

"Je ne vois pas encore de compromis qui promettent un règlement du conflit", a déclaré le politologue.

"En revanche, la mise en oeuvre des résultats des négociations à Sotchi en 2003, lorsque les parties avaient réussi à s'entendre sur la réouverture de la communication ferroviaire à travers l'Abkhazie, pourrait être une véritable réalisation sur ce plan", a souligné le chercheur.

Cela pourrait constituer un premier compromis entre les parties en présence, "car la réouverture de la communication ferroviaire avec la Russie est avantageuse aussi bien à la Géorgie qu'à l'Abkhazie, a-t-il ajouté.

Le politologue juge toutefois positif qu'un dialogue se poursuit entre les deux parties.

La délégation abkhaze à la rencontre de Genève insistera sur la mise en oeuvre par la Géorgie de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU prévoyant la démilitarisation des gorges de Kodori, selon le service de presse de la présidence de la république autoproclamée.

Ces rencontres sous l'égide de l'ONU à Genève se tiennent depuis quelques années (la rencontre précédente s'est déroulée il y a presque un an).

Les négociations directes entre l'Abkhazie et la Géorgie ont été suspendues en été dernier, après l'installation, par Tbilissi, du "gouvernement abkhaz en exile" dans la zone de Kodori, unique territoire abkhaz contrôlé par la Géorgie, selon Soukhoumi.

L'Abkhazie, ex-république autonome de la Géorgie soviétique depuis 1931, a combattu les forces géorgiennes de 1992 à 1994, au lendemain de la dissolution de l'URSS en décembre 1991. Soukhoumi ne reconnaît pas la souveraineté de Tbilissi sur son territoire et applique depuis plus de 16 ans déjà une politique visant à accéder à une indépendance reconnue par la communauté internationale.

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