Sécurité: plus de 40 pays réunis à la conférence de Munich

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BERLIN, 8 février - RIA Novosti. Plus de 250 hommes politiques et personnalités publiques de plus 40 pays doivent participer à la 43e Conférence internationale sur la sécurité qui se déroulera du 9 au 11 février prochain à Munich.

Parmi les invités de marque figureront la chancelière allemande Angela Merkel, le président russe Vladimir Poutine, le président estonien Thomas Hendrik Ilves, le premier ministre libanais Fouad Siniora, une cinquantaine de ministres des Affaires étrangères et de la Défense, le haut représentant de l'Union européenne pour la politique extérieure et de sécurité Javier Solana et plusieurs responsables d'organisations régionales et internationales.

Le forum de Munich est organisé annuellement depuis plus de 40 ans. Son principal organisateur, le professeur Horst Teltschik, estime que la conférence attire l'élite politique mondiale essentiellement par son ambiance informelle qui permet d'examiner les problèmes les plus actuels de la politique de sécurité internationale. La présence de nombreux chercheurs, personnalités publiques et journalistes permet aux responsables politiques de sonder la réaction à leurs initiatives, d'entendre leurs détracteurs et de se trouver des partisans.

Initiées en 1962 par l'éditeur bavarois Ewald von Kleist, les rencontres annuelles de Munich entre fonctionnaires et militaires, d'une part, et parlementaires, chercheurs et journalistes, d'autre part, issus essentiellement des pays membres de l'OTAN ont vite acquis la reconnaissance internationale. Le nombre de délégués, de pays et de thèmes évoqués n'a jamais cessé d'augmenter.

Les organisateurs n'ont annulé le forum qu'une seule fois, lors de la première guerre du Golfe en 1991. Mais le débat ouvert et sincère sur la deuxième campagne militaire américaine contre l'Irak a démontré toute l'utilité des rencontres de Munich.

En 1998, l'ex-chancelier allemand Helmut Kohl a proposé la candidature de son conseiller à la sécurité Horst Teltschik à la succession d'Ewald von Kleist. Dès lors, M. Teltschik dirige cette manifestation qui a reçu le nom de Conférence sur la sécurité de Munich et dont le prestige lui a valu le surnom de "Davos de la sécurité" en référence au Forum économique mondial de Davos.

Horst Teltschik a conservé les traditions de son prédécesseur, mais a ajouté sa touche personnelle, en invitant de hauts responsables des pays d'Europe de l'Est et en incluant dans l'agenda de nouveaux aspects de la sécurité mondiale, notamment la sécurité économique et informationnelle.

"Ce sont les gens qui font la politique. Mieux ils se connaissent, moins ils ont de mal à trouver un langage commun", estime-t-il.

Au cours des dernières années, les altermondialistes ont menacé à plusieurs reprises de saper la conférence de Munich, mais ce n'est qu'en 2002 qu'ils ont pu rassembler une manifestation plus ou moins importante dans la capitale bavaroise. Les autres années, ils ont mobilisé à peine plusieurs centaines de personnes devant l'hôtel de ville au lieu des milliers prévus. Jamais les altermondialistes n'ont pu briser le cordon policier pour accéder à l'endroit où siègent les délégués du forum, la sécurité étant assurée au plus haut niveau.

Compte tenu des problèmes les plus urgents, les organisateurs proposent généralement un leitmotiv et un mot d'ordre pour chaque conférence, mais les délégués choisissent eux-mêmes les sujets de leurs rapports, car l'attention de la communauté internationale est braquée sur les différents aspects de la sécurité.

Cette année, la conférence se déroulera sous le slogan "Crises globales, responsabilité globale" et portera essentiellement sur les "menaces asymétriques", notion qui comprend la prolifération des armes de destruction massive, les changements climatiques, les nouvelles épidémies, les "Etats défaillants" qui deviennent souvent des repaires terroristes, les migrations, etc.

Le forum sera ouvert par les interventions de la chancelière allemande et du président russe. "Tous les participants attendent avec beaucoup d'impatience le discours de Vladimir Poutine pour connaître sa vision du rôle de la Russie dans la politique internationale, explique M. Teltschik. Car le forum de Munich offre cette tribune du haut de laquelle les décideurs politiques exposent ouvertement leurs stratégies et leurs objectifs."

La première journée de la conférence prévoit des débats sur les thèmes "L'UE comme modèle régional de la paix, de la sécurité et du bien-être" et "L'OTAN doit-elle assumer la responsabilité globale?", a précisé M. Teltschik. Il s'est dit dans l'impossibilité de fournir un programme précis, l'agenda étant en évolution permanente, ce qui prouvait, à ses yeux, la "vivacité" du forum.

Le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, Ali Larijani, a ainsi fait savoir à la dernière minute son intention de se rendre à Munich. Sa participation donnera donc lieu à un débat plus approfondi sur le dossier nucléaire iranien, a expliqué Horst Teltschik. En outre, M. Larijani a déclaré son intention d'organiser à Munich une série de rencontres bilatérales.

Les rencontres bilatérales informelles constituent encore un aspect attrayant du forum de Munich, comme le prouvent les forums des dernières années. Lors de la traditionnelle réception donnée par le chef du gouvernement bavarois, on peut toujours échanger quelques propos ou convenir d'un rendez-vous sans attirer trop d'attention.

L'Allemagne sera représentée, outre Angela Merkel, par le ministre des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier et le ministre de la Défense Franz-Josef Jung.

Le nouveau secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, fera sa première grande sortie internationale. Il est attendu à la tête de la délégation américaine qui comprendra des sous-secrétaires d'Etat et aux Finances et plusieurs sénateurs.

Le haut représentant de l'Union européenne pour la politique extérieure et de sécurité, Javier Solana, se verra également décerner une médaille d'honneur "Vers la paix par le dialogue". Les premiers lauréats de cette distinction ont été l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan (2005), et le sénateur américain John McCain (2006).

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