Le 8 sommet de l'Union Africaine a pris fin le 30 janvier à Addis-Abeba

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Le 8 sommet de l’Union Africaine, ayant rassemblé des représentants des 53 pays- membres, dont 3O délégations étaient conduites par les chefs d’Etat et de gouvernement, a pris fin le 3O janvier à Addis-Abeba, capitale de l’Ethiopie.
Le 8 sommet de l’Union Africaine, ayant rassemblé des représentants des 53 pays- membres, dont 3O délégations étaient conduites par les chefs d’Etat et de gouvernement, a pris fin le 3O janvier à Addis-Abeba, capitale de l’Ethiopie. Le secrétaire général de l’ONU Ban ki-moon, ayant assisté à cette rencontre, a assuré ses vis-à-vis africains que le thème de l’Afrique resterait – comme c’était sous la présidence de son prédécesseur, le Ghanéen Kofi Annan –un des principaux dans les activités du Conseil de sécurité et des institutions spécialisées de l’ONU. Une délégation de la Russie a également assisté à ce sommet.
Il est significatif que le sommet s’est ouvert dans la capitale de l’Ethiopie par une intrigue qui l’aurait placé dans une situation délicate si une solution n’était pas trouvée. Cependant, écrit notre observateur Alexei Grigoriev, l’Union Africaine, tout comme l’Organisation de l’Unité Africaine, qui l’a précédée, a démontré sa viabilité, surtout sa capacité de dénouer les situations les plus complexes. L’intrigue a été créée par le président du Soudan Omar al-Bachir. Selon la règle de la présidence tournante , inscrite dans la Charte de l’Union Africaine au 7e sommet à Khartoum, en décembre 2OO5, la présidence de l’organisation en 2OO6 devait passer au Soudan et à son leader. Cependant, la grande majorité des participants à ce sommet s’est énergiquement élevée contre Omar al Bachir, l’accusant de déclenchement du conflit ethnique dans la province occidentale soudanaise de Darfour. Lui ayant refusé le droit de présider l’Union Africaine en 2OO6, le sommet de Khartoum a voté à la quasi-unanimité une décision de compromis, en proposant la présidence de l’Organisation au chef de l’Etat congolais Denis Sassou NGuesso. Néanmoins, lors de la cérémonie de l’ouverture de la rencontre à Addis-Abeba, le leader du Soudan a déclaré qu’il assumerait la présidence du sommet. A la veille de celui-ci, les dirigeants soudanais ont clairement laissé entendre leur volonté de défendre leurs droits légitimes. « Le Soudan recevra le poste de président de l’UA en 2OO7, a déclaré le chef de la diplomatie soudanaise Lam Akol, qui a souligné que la présidence de son pays dans l’organisation panafricaine n’avait rien à voir avec les événements du Darfour. Ces propos ont soulevé un tollé parmi la grande majorité des participants au sommet. Inaugurant la première réunion, le président de la Commission de l’Union Alfa Oumar Conaré, ancien président du Mali, a déclaré qu’il ne pouvait être question des prétentions du Soudan à la présidence de l’UA, tant que l’effusion de sang et les bombardements de l’aviation soudanaise au Darfour n’auront pas pris fin. La solution a été trouvée par Omar al-Bachir lui même qui est revenu sur son exigence au nom de l’unité africaine et de l’Organisation elle-même. A la satisfaction des participants au sommet, sa présidence pour 2OO7 passe au Ghana, dont le chef de l’Etat John Kufuor devient président de l’Union. Mais l’intrigue ne s’est pas terminée là – l’année prochaine, le poste de président de l’UA doit passer à un pays d’Afrique de l’est, dont le Soudan fait partie. Il est peu probable qu’il renonce à ses revendications une nouvelle fois.
Ayant fini avec un point des plus difficiles de l’ordre du jour et voté presque unanimement pour la candidature du Ghana, les participants au sommet d’Addis-Abeba ont résolu d’emblée et avec un grand plaisir un autre point – en proclamant 2OO7 Année du football africain à l’occasion du 5Oe anniversaire de la création en 1957 d’une des premières organisations continentales – l’Association ( aujourd’hui Confédération) du football africain. Le sommet d’Addis-Abeba est parvenu à résoudre sans difficultés au moyen de vote ou de consensus pratiquement toutes les 2O questions de son agenda de 2 jours, dont deux — très urgents. Il était question de déployer au Darfour les casques bleus, auxquels il appartient de mettre un terme au conflit interethnique et interconfessionnel, dont les conséquences déstabilisent la situation dans les pays voisins- le Tchad et la république centrafricaine. Outre les casques bleus, des forces de paix de l’UA restent au Darfour avec l’accord de Khartoum. La solution positive de ce problème peut être considérée comme une grande victoire diplomatique de la société africaine et pas d’elle seulement. Le conflit qui a éclaté au Darfour en 2OO3 à l’initiative des ainsi dites « milices arabes Djandjawid et qui a été ouvertement soutenu par l’armée soudanaise, a déjà emporté plus de 2OO mille vies et conduit à l’apparition d’au moins 2 millions de personnes déplacées. Malgré les exigences réitérées d’y mettre un terme, les autorités soudanaises ont toujours refusé d’envoyer au Darfour des forces de paix internationales, considérant que les événements dans cette province étaient l’affaire intérieure du Soudan. A Addis-Abeba, elles ont tourné bride et accepté l’aide militaire de la communauté internationale, sur laquelle insistaient surtout les Etats Unis et l’UE. Les participants au sommet sont également parvenus à convaincre les autorités de la Somalie d’accepter le déploiement d’une force d’interposition africaine de 9 mille hommes, essentiellement d’unités militaires du Nigeria sur le territoire du pays, plongé dans un chaos total. Il est significatif que les Etats Unis ont déjà proposé leur aide, ayant promis de mettre leurs avions de transport à la disposition des forces africaines qui seront déployées en Somalie. Washington pense que les opérations terrestres permettront d’achever la débâcle des islamistes, appuyés par Al Qaida et ayant pris pied dans le sud somalien, à proximité de la frontière avec le Kenya. Le sommet d’Addis Abeba n’a pas oublié non plus le conflit en Côte d’Ivoire : il a invité les forces en confrontation à développer le dialogue amorcé dernièrement afin de régler politiquement la crise et de rétablir dans ce pays la paix et la concorde civile. Parmi les autres décisions importantes du sommet, on pourrait mentionner la signature de « La Charte africaine pour la démocratie » et la décision de créer un groupe consultatif pour prévenir les conflits armés et les guerres sur le continent. Une délégation russe, conduite par le vice ministre des affaires étrangères Alexandre Saltanov, a participé aux travaux du sommet. Selon le message du ministère russe, diffusé à Addis Abeba , « les débats qui se sont déroulés au sommet ont montré le rôle accru de l’UA dans la mobilisation des efforts collectifs pour résoudre les problèmes qui se posent devant le continent, y compris pour assurer une paix plus sûre et la stabilité et créer des conditions de base pour un développement socio-économique plus régulier. La Russie, qui a assumé la présidence du G8 en 2OO6, souligne le message, est prête à s’acquitter à l’avenir également des engagements qu’elle avaient contractés et de contribuer par tous les moyens à la renaissance du grand continent, notamment dans le cadre du programme NEPAD (nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique). Le 9e sommet de l’Union Africaine qui se tiendra en juillet à Accra, capitale du Ghana, sera entièrement consacré à la création des Etats Unis de l’Afrique, qui, de l’avis de nombreux leaders africains, permettra de résoudre collectivement les problèmes politiques, économiques et sociaux du continent à un autre niveau .
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