"Malheureusement, la Géorgie n'arrête pas ses provocations tendant à déstabiliser la situation en Ossétie du Sud. Les tirs réguliers contre des localités et les provocations contre les représentants des structures de force (sud-ossètes) sont devenus plus fréquents ces derniers temps", a annoncé le service de presse de la présidence abkhaze citant M. Bagapch.
Selon lui, "les dirigeants abkhaz ont à plusieurs reprises attiré l'attention de la communauté internationale sur les tentatives géorgiennes pour déstabiliser au moyen d'actes de terrorisme la situation aussi bien en Ossétie du Sud qu'en Géorgie".
"Tbilissi ne projette pas de renoncer à sa politique d'agression et tous ses actes tendent à provoquer un conflit militaire d'envergure", peut-on lire dans la déclaration du leader abkhaz.
Les dirigeants abkhaz invitent une nouvelle fois les institutions internationales intéressées à un règlement négocié des conflits à exercer une influence sur la Géorgie afin de prévenir le pire des scénarios.
De nouveau, l'Abkhazie a appelé l'ONU et l'OSCE à apprécier à leur juste valeur les actes de la Géorgie.
"Si nos exigences sont ignorées, cela est perçu par les dirigeants géorgiens comme un encouragement direct et éloigne toujours plus les parties au conflit d'un règlement négocié des problèmes", a indiqué M. Bagapch.
Cette position rejette une certaine responsabilité pour l'escalade des tensions sur les médiateurs dans le processus de négociation, a encore indiqué le président de la république autoproclamée.
L'Abkhazie, ex-république autonome de la Géorgie depuis 1931, a combattu les forces géorgiennes de 1992 à 1994, au lendemain de la dissolution de l'URSS en décembre 1991. Soukhoumi ne reconnaît pas la souveraineté de Tbilissi sur son territoire et applique depuis plus de 15 ans déjà une politique visant à accéder à une indépendance reconnue par la communauté internationale.
Ex-région autonome de la Géorgie d'après la division administrative de l'URSS, l'Ossétie du Sud a proclamé son indépendance le 20 septembre 1990. Tbilissi a alors riposté et les opérations militaires ont fait des milliers de morts de part et d'autre de 1990 à 1992. Lors du premier référendum de janvier 1992, au lendemain de la disparition de l'URSS et du deuxième, en novembre 2006, l'Ossétie du Sud s'est massivement exprimée en faveur de son indépendance envers la Géorgie. Les Sud-Ossètes mettent le cap sur le rapprochement avec l'Ossétie du Nord, république du Caucase du Nord russe, notant que les Ossètes, du Nord comme du Sud, ont bénévolement intégré la Russie en 1774, une bonne trentaine d'années avant la Géorgie.