Crise palestinienne: pas d'alternative au cessez-le-feu pour le Fatah et le Hamas (expert russe)

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MOSCOU, 30 janvier - RIA Novosti. L'actuel cessez-le-feu entre le Fatah et le Hamas peut aboutir à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale si tous les groupements armés dans les territoires palestiniens sont contrôlés, a estimé mardi dans une interview à RIA Novosti l'expert russe Vitali Naoumkine.

C'est ainsi que Vitali Naoumkine, directeur du Centre des études arabes à l'Institut des études orientales de l'Académie des Sciences de Russie, a commenté l'entente de cessez-le-feu enregistrée entre le Fatah et le Hamas.

Il se peut que cette trêve dure, a-t-il estimé.

"Les deux parties sont fatiguées de la violence et des hostilités qui ont déjà fait trop de victimes. La Palestine s'est retrouvée au bord d'une guerre civile. Aussi, le cessez-le-feu n'a-t-il tout simplement pas d'alternative", est persuadé l'expert.

Pour que le cessez-le-feu se maintienne, il est nécessaire de contrôler tous les groupements armés opérant dans les territoires palestiniens, a souligné Vitali Naoumkine.

"Le principal est que le cessez-le-feu ne soit pas compromis par ceux qui ne sont contrôlés ni par la direction du Fatah ni par celle du Hamas. La trêve peut être très facilement torpillée par des groupes marginaux qui peuvent cependant se considérer comme partisans du Fatah ou du Hamas", a fait remarquer l'expert, tout en ajoutant que de tels groupements peuvent justement "faire revenir la spirale de la violence".

Par ailleurs, Vitali Naoumkine a insisté sur la nécessité d'une entente sur ces unités précises du Fatah et du Hamas qui pouvaient porter les armes.

"On sait, par exemple, que le Hamas affirme que ses unités paramilitaires populaires sont en droit de porter les armes. Quoi qu'il en soit, le Fatah a une autre opinion sur ce point, mais je pense qu'un arrangement est toujours possible", a poursuivi l'expert.

Or, il n'exclut pas, non plus, que dans l'actuelle situation, les pays arabes puissent accorder une assistance sérieuse aux Palestiniens.

"Toujours est-il que le gouvernement d'union nationale peut sortir de l'impasse le processus de paix, et de sérieuses négociations peuvent alors commencer entre Israël et la Palestine", a relevé Vitali Naoumkine.

Selon ce dernier, le Hamas s'est avéré incapable de formuler sa position politique sur le règlement palestino-israélien. Une telle position pourrait être émise par un gouvernement d'union nationale, ce qui rendrait possible le lancement des négociations entre Palestiniens et Israéliens, a-t-il dit.

Les mouvements palestiniens adverses - le Fatah et le Hamas - ont convenu d'arrêter les violences dans la bande de Gaza. C'est ce qu'on lit en substance dans leur déclaration conjointe publiée lors d'une conférence de presse dans la ville de Gaza à l'issue des négociations entre Rawhi Fattuh, envoyé spécial du président de l'Autorité palestinienne, et Ismaïl Haniyeh, chef du gouvernement du Hamas.

Depuis plus de quatre jours, dans la bande de Gaza, des heurts se poursuivent entre les partisans du Hamas, conduit par le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, d'une part, et les membres du Hamas qui contrôlent le gouvernement palestinien en place, de l'autre. Ces accrochages ont d'ores et déjà fait plus d'une trentaine de victimes. Les deux parties adverses retiennent des otages.

Cette aggravation du conflit interpalestinien a compromis le nouveau tour des négociations entre le Fatah et le Hamas sur la formation d'un gouvernement d'union nationale devant se substituer à l'actuel cabinet des islamistes. En cas d'échec du dialogue sur la mise en place d'un gouvernement acceptable pour la communauté internationale et susceptible d'aboutir à la levée des sanctions internationales frappant les Palestiniens et de faire redémarrer le dialogue avec Israël, Mahmoud Abbas menace de tenir des élections présidentielles et législatives anticipées.

Ayant gagné aux élections de l'année dernière la majorité des mandats au Conseil législatif palestinien, les islamistes ont formé un gouvernement à parti unique, en enlevant au Fatah leur monopole de longues années au pouvoir dans les territoires palestiniens.

L'arrivée du Hamas au pouvoir s'est traduite pour les Palestiniens par le boycott économique et politique de la part de la communauté internationale qui cherchait en vain à obtenir des islamistes qu'ils modifient leur programme radical, et plus précisément qu'ils reconnaissent l'Etat d'Israël, renoncent à la violence et respectent les ententes palestino-israéliennes enregistrées auparavant.

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