Les opposants libanais capables de retenue pour éviter une nouvelle guerre civile (leader d'opposition)

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BEYROUTH, 29 janvier - RIA Novosti. Les opposants libanais sont capables de modérer leur indignation et de ne pas répondre aux provocations des forces progouvernementales, a déclaré lundi dans une interview à RIA Novosti Ali Hassan Khalil, chef adjoint du mouvement chiite Amal en opposition au Liban.

"Depuis deux mois que l'opposition mène des manifestations antigouvernementales, deux de nos partisans ont été tués, mais les gens ont réussi à contenir leurs émotions pour éviter le déclenchement d'une nouvelle guerre civile dans le pays, et nous disons que nous nous ferons face, les roses à la main, aux balles tirées et ce, même si le nombre des victimes s'élève", a dit ce leader d'opposition, en commentant les heurts qui s'étaient produits jeudi dernier entre les parties adverses dans le quartier de l'Université arabe à Beyrouth. Ces accrochages avaient fait trois morts et plus d'une quarantaine de blessés.

Selon Ali Hassan Khalil, tout a commencé par des altercations violentes entre les étudiants, quand de jeunes gens du mouvement progouvernemental se sont mis à offenser les jeunes filles des mouvements d'opposition, mais, peu après, des hommes armés d'al-Mustaqbal ont fait leur apparition et ont ouvert le feu contre les étudiants.

"L'endroit où ses accrochages se sont produits fait partie d'une zone contrôlée par les forces progouvernementales. Aussi, les autorités assument-elles toute la responsabilité pour la sécurité de ces lieux. Quoi qu'il en soit, j'ai bien l'impression que c'était une réponse planifiée du pouvoir à la grève générale que l'opposition avait organisée mardi dernier, impliquant le pays tout entier et manifestant ainsi sa puissance", a-t-il poursuivi.

Et d'ajouter qu'entre les leaders de l'opposition, d'une part, et les Libanais qui les soutiennent, de l'autre, la totale confiance règne, et le peuple ne sait que trop que la volonté politique prend le pas sur les sentiments personnels. Aussi, est-il prêt à des sacrifices et à la patience pour arriver à des objectifs politiques assignés.

Dans le même temps, Ali Hassan Khalil croît parfaitement justifiées les craintes d'une nouvelle guerre civile, car, comme il a fait remarquer, la coalition au pouvoir, tout en affirmant que l'armée répond du contrôle de la sécurité dans le pays, lâche dans les rues ses détachements armés qui n'obéissent à personne.

"Certaines forces politiques progouvernementales et notamment le mouvement chrétien de droite "Forces libanaise" avec à sa tête Samir Jaja ont même lancé une campagne politique contre l'armée libanaise, en l'accusant de sympathie à l'égard de l'opposition et essayant ainsi de diviser l'armée qui doit cependant garder la neutralité", a relevé le leader d'opposition.

Selon Ali Hassan Khalil, l'absence de coordination en matière de sécurité entre les leaders des parties adverses est très négative. "Nous n'avons aucun lien avec Hariri sur cette question précise ni avec Samir Jaja, bien qu'à mon avis, une compréhension mutuelle au niveau politique sur les problèmes aigus compte beaucoup plus que des rencontres personnelles sur des questions courantes", a dit l'opposant libanais.

Toujours est-il, a souligné Ali Hassan Khalil, que l'opposition a adopté la décision de ne pas s'engager dans une confrontation armée et de tout faire pour éviter une effusion de sang, tout en poursuivant des actions de protestation pacifiques et utilisant d'autres moyens politiques de pression sur le gouvernement en place.

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