"Si des consortiums énergétiques occidentaux avaient des parts dans les systèmes de transport énergétiques biélorusses, la Russie n'aurait pas été aussi cruelle à notre égard", a-t-il noté.
Selon le numéro un biélorusse, "en Russie, les yeux s'allument dès qu'il s'agit des prochaines privatisations dans l'industrie d'Etat biélorusse".
"La Russie joue de ses nouveaux muscles énergétiques et estime qu'elle peut conquérir le monde entier", a avancé M. Loukachenko. L'élite russe est devenue arrogante mais tout changera avec la chute des prix de l'énergie".
Le leader biélorusse a toutefois appelé à ne pas "diaboliser" le président russe Vladimir Poutine. "Entre Poutine et Loukachenko, il n'y a pas d'animosité personnelle. Je connais Poutine comme personne. C'est un homme droit, son intelligence est claire. Mais s'il veut unir le monde slave, il doit le faire autrement", a estimé le président biélorusse.
Dans son interview citée par les médias publics biélorusses, M. Loukachenko a souligné qu'à l'époque soviétique les produits industriels biélorusses étaient principalement destinés aux marchés occidentaux. "Nous devons mettre à profit notre situation géographique. Des programmes précis seront élaborés prochainement", a annoncé le chef de l'Etat.
Selon lui, la Biélorussie, en diversifiant sa politique énergétique, a besoin de l'UE en tant que partenaire.
"L'Europe doit apprendre à mieux nous comprendre. Le moment actuel est favorable pour cela", a estimé le président biélorusse.
Selon lui, la Biélorussie aide l'Union européenne à protéger ses frontières orientales. "Nous interpellons la majorité des migrants clandestins et des criminels qui essaient de passer à l'UE venant de l'Est et nous les renvoyons là d'où ils viennent. Mais nous dépensons pour cela des ressources financières considérables et nous représentons pour l'Europe une sorte de rempart. Aujourd'hui, les migrants clandestins passent à l'Occident par les pays baltes et l'Ukraine, alors que notre frontière reste imperméable".
De l'avis de M. Loukachenko, le temps est venu pour la Biélorussie et l'Occident de tester de nouvelles formes de coopération.
"Lançons un dialogue franc et ouvert. Pourquoi Mme Merkel (chancelière allemande) refuse de parler aux gens qui se rendent souvent en Biélorussie?" s'est interrogé M. Loukachenko.
Ayant reconnu que la liberté de la presse en Biélorussie avait "peut-être encore des défauts", M. Loukachenko a déclaré que l'UE devait reconnaître que les gens en Biélorussie pouvaient se sentir en sécurité. "Notre niveau de délinquance est un des plus bas d'Europe et les gens dans notre pays ont du travail".