Visite de Poutine en Inde: Ivanov a préparé le terrain pour la signature de gros contrats

S'abonner
MOSCOU, 24 janvier - RIA Novosti. Un vrai débarquement de fonctionnaires russes haut placés, conduit par le vice-premier ministre et ministre de la Défense Sergueï Ivanov, a précédé la visite du président russe Vladimir Poutine à New Delhi prévue pour jeudi 25 janvier.

La coopération militaire et technique promet de devenir le thème clef de cette visite: les parties s'attendent à la conclusion de plusieurs contrats, dont chacun "pèse plusieurs milliards de dollars", pour reprendre les termes du responsable gouvernemental russe.

Le programme de coopération militaire et technique entre les deux pays se compose en effet de près de 200 projets, d'un coût total de 18 milliards de dollars. Des matériels de défense russes de dollars ont déjà été livrés à New Delhi pour 10 milliards. Le contrat sur la livraison de 180 chasseurs Su-30MKI, pour 4 milliards de dollars, peut être considéré comme le plus substantiel. Seize MiG-29K embarqués coûteront à l'Inde 700 millions, et une option sur 30 appareils supplémentaires encore 1 milliard de dollars.

La Russie, à ce jour, est l'unique pays à partager de hautes technologies aéronautiques avec l'Inde, rappelle le journal Vremia Novosteï. Les constructeurs russes ont proposé à leurs collègues indiens de mettre au point un chasseur de cinquième génération. Les deux pays pourraient ainsi rivaliser avec le tout récent F-35 américain et l'Inde a accepté de se joindre au projet développé par le russe Sukhoi depuis trois ans. Le nouvel avion doit voler dès 2009. Autre proposition de Moscou: construire en coopération un nouveau cargo multifonctionnel.

Dans le projet de chasseur embarqué MiG-29K/KUB, l'Inde se comporte en partenaire à part entière. Ses militaires définissent le dessin de l'avion, ses ingénieurs conçoivent et construisent certains de ses éléments. La participation indienne au Système de navigation globale par satellite russe GLONASS s'exprimera par le lancement de satellites russes au moyen de fusées indiennes et par la conception conjointe de satellites de nouvelle génération d'une durée de vie de dix ans. Prochainement, les parties devront débattre de la modernisation du missile de croisière russo-indien Brahmos: cet engin naval doit être décliné dans des versions terrestre et aéroportée (dans ce dernier cas, il pourrait être installé sur les chasseurs russes Su-30MKI). Sergueï Ivanov a avancé que ces missiles pourraient être proposés à d'autres pays.

Mais, en développant des projets conjoints, la Russie, n'oublie pas de vendre à ses partenaires des matériels de guerre. Un contrat prévoyant de livrer à l'Inde 140 chars T-90S a été signé en 2002. Encore 186 blindés de cette version sont construits sous licence en Inde. Si les suppositions sur une nouvelle commande indienne de 300 chars T-90S supplémentaires pour un coût de 900 millions de dollars se vérifiaient, l'armée indienne en compterait 600. On s'attend à des achats indiens (dans le cadre d'appels d'offres) de sous-marins de classe Amour et d'hélicoptères. Moscou espère remporter l'appel d'offres portant sur la livraison de 126 chasseurs légers, avec ses MiG-35 (ce contrat éventuel est estimé à 7-9 milliards de dollars). Ne serait-ce qu'en raison du fait que leurs moteurs sont dotés d'une tuyère orientable qui peut faire l'objet d'entretiens techniques (et même être construite) dans des entreprises indiennes. On affirme également que la visite de Poutine est avant tout liée à cet appel d'offres: promouvoir de gros contrats au sommet est monnaie courante dans le monde entier.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала