Lors de cette rencontre qui se tient pour la quatrième fois selon la formule "6 + 2 +1", il sera principalement question de la situation en Irak et dans le golfe Persique.
"Ces huit pays arabes exprimeront leur avis sur la stratégie dans la région , déclarée récemment par le président des Etats-Unis, George W. Bush,", a déclaré aujourd'hui au journal émirati Al-Bayan une source au Secrétariat général du Conseil de Coopération du Golfe (CCG-Arabie saoudite, Koweït, Emirats arabes unis, Qatar, Bahreïn et Oman).
Condoleezza Rice a d'ores et déjà visité plusieurs Etats arabes et l'Autorité palestinienne pour y discuter préalablement de l'ordre du jour de la réunion ministérielle au Koweït.
A cette occasion, la presse arabe s'est limitée à des comptes rendus protocolaires de ses négociations dans les pays visités et de leurs résultats, ce qui témoigne sans doute des divergences entre les Américains et les Arabes dans l'interprétation des problèmes brûlants de la région et de ceux de l'Irak en premier lieu.
Le quotidien officiel du gouvernement saoudien Al-Riyad a publié mardi un éditorial qui permet de juger de l'attitude adoptée par le royaume face aux projets américains d'escalade des hostilités en Irak et aux déclarations belliqueuses de Washington à l'endroit des voisins de l'Irak.
"L'escalade de la tension dans la région est lourde de guerres... On ne doit pas confier aux extrémistes la solution des problèmes régionaux... La sauvegarde de l'unité de l'Irak est le devoir moral des pays voisins, et l'accomplissement de ce devoir ne peut pas être l'objet de marchandages ni de disputes", écrit le journal.
"Les pays arabes du Golfe ne peuvent pas être une annexe financière ou militaire d'une force étrangère quelconque. Ils s'assignent pour objectif d'éviter l'escalade et la provocation de conflits car dans cette partie particulièrement sensible du monde, n'importe quelle étincelle ou friction peuvent provoquer un grand incendie", lit-on dans les pages d'Al-Riyad.
Le journal exprime aussi sa vive préoccupation face aux tentatives d'impliquer les Etats arabes dans une confrontation avec l'Iran.
"L'Iran et l'Arabie Saoudite ne peuvent pas se permettre d'adopter une attitude susceptible de créer des problèmes inutiles", estime l'éditorialiste d'Al-Riyad.
Constatant que les guerres qu'avaient menées Saddam Hussein "ont eu pour effet la présence étrangère dans la région dont les pays ont été saignés à blanc", le journal souligne que "les pays arabes, en général, et les pays arabes du golfe Persique, en particulier, n'ont aucune intention de s'engager dans une confrontation avec l'Iran".
Selon Al-Riyad, l'Iran et l'Arabie Saoudite doivent aspirer plus que n'importe quel autre pays à la modération et à la coopération. "Nous devons savoir garantir nos propres intérêts et ce, sans enfoncer de coin entre d'autres parties", note le journal.