Le chef de l'Etat russe a déclaré devant les membres du gouvernement que "la Russie continuera de soutenir directement ou non l'économie biélorusse pendant une période prolongée". Le président russe a indiqué que le montant de l'assistance fraternelle à la Biélorussie se montera à "5,8 milliards de dollars en 2007 pour ce qui est des seuls hydrocarbures". Vladimir Poutine a précisé que cette somme se répartirait à raison de 3,3 milliards de dollars pour le gaz et de 2,5 milliards pour le pétrole et les produits pétroliers. Selon les estimations faites par le ministère russe des Finances, en 2007 le budget de l'Etat biélorusse se chiffrera à l'équivalent d'environ 14 milliards de dollars. "Par conséquent notre soutien constituera 41% de cette somme", a indiqué Vladimir Poutine.
"L'avantage économique procuré par cette aide n'est pas évident. La question est probablement plus politique qu'économique"; estime Konstantin Tcherepanov, de Ray, Man & Gor Securities.
"Trois raisons poussent la Russie à subventionner la Biélorussie", explique Dmitri Abzalov, expert du centre de conjoncture politique. La première est militaire: la Biélorussie joue le rôle de tampon entre la Russie et l'OTAN, des bases militaires russes se trouvent sur son territoire et les terrains biélorusses qu'elles occupent sont loués à des tarifs bien inférieurs à ceux qui sont pratiqués dans le monde. En outre, les autorités russes espèrent conserver l'espace économique unique avec la Russie. "Toutefois, le facteur essentiel dans nos rapports avec la République du Bélarus reste Beltransgaz, une entreprise que Gazprom voudrait bien posséder pour moitié", affirme Dmitri Abzalov.
La date de l'achat de 50% des actions de Beltransgaz déterminera la période durant laquelle la Russie subventionnera l'économie biélorusse. Selon les conditions de livraisons de gaz, pendant quatre ans, jusqu'en 2011, Gazprom achètera la moitié de cette entreprise de transport de gaz pour la somme de 2,5 milliards de dollars. Au-delà de cette période la Russie sera bien moins motivée à continuer d'aider financièrement sa voisine. Alexandre Loukachenko devra alors chercher un nouveau moyen de négocier avec les autorités russes de nouvelles concessions sur les prix du pétrole et du gaz.
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