La coalition anticrise accuse l'APCE de pressions sur la Rada Suprême de l'Ukraine

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KIEV, 12 janvier - RIA Novosti. Les groupes de députés du Parti des régions et des Partis socialiste et communiste constituant la majorité parlementaire à la Rada Suprême de l'Ukraine ont protesté vendredi contre des pressions de la part de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE).

"Dans leur lettre, les rapporteurs de l'APCE, Mmes Hanne Severinsen et Renate Wohlwend, ont essayé de faire pression sur la Rada Suprême (parlement) de l'Ukraine et son président, Alexandre Moroz", lit-on en substance dans la déclaration des groupes parlementaires évoqués formant la coalition anticrise. Ce document a été signé par les leaders de ces trois groupes de députés et a été rendu public vendredi.

Dans la lettre envoyée au nom du président de la Rada Suprême de l'Ukraine, Alexandre Moroz, Mmes Hanne Severinsen et Renate Wohlwend expriment leur vive préoccupation face au problème de la nomination de l'ombudsman en Ukraine. "Nous sommes fort préoccupés du problème dont nous avons discuté avec vous au cours de notre dernière visite en Ukraine en octobre dernier, et plus précisément de la crédibilité de l'institut même de l'ombudsman en Ukraine", lit-on notamment dans la lettre de ces parlementaires européennes.

"L'ancienne déléguée ukrainienne aux droits de l'homme, Mme Nina Karpatcheva, a malheureusement négligé le serment d'agir "en toute indépendance et sans parti pris", en participant, par contre, très énergiquement aux activités d'un parti politique. Pire, par la suite, elle a même violé la loi de l'Ukraine "Sur le délégué aux droits de l'homme de la Rada Suprême de l'Ukraine", en cumulant notamment deux mandats et ce, avant que vous n'ayez initié à juste titre son limogeage de ce poste", ont écrit dans leur lettre Mmes Hanne Severinsen et Renate Wohlwend.

Dans cette lettre, les députées européennes soulignent que l'ombudsman doit être une personne expérimentée et hautement qualifiée, avoir une réputation immaculée et être politiquement non engagée.

Les leaders des groupes parlementaires estiment que par cette lettre, les représentantes de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe "essaient tout bonnement de compromettre le travail de cet institut constitutionnel indépendant qu'est celui du délégué aux droits de l'homme de la Rada Suprême de l'Ukraine, et d'imposer leur propre point de vue quant à la candidature à ce poste et au moyen de sa nomination". Ladite déclaration souligne que "la prise de position des auteurs de la lettre en question n'est en fait rien d'autre qu'une violation grossière des principes universellement reconnus du droit international, et plus précisément des principes de la souveraineté nationale et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats".

La coalition anticrise a qualifié cette lettre d'irréfléchie et même de démarche engagée de la part du Conseil de l'Europe.

En novembre dernier, la Rada Suprême de l'Ukraine a limogé Nina Karpatcheva du poste de déléguée aux droits de l'homme suite à son élection députée du peuple. Mme Karpatcheva fait partie du groupe parlementaire "Parti des régions".

La semaine dernière, le président de la Rada Suprême de l'Ukraine, Alexandre Moroz, a proposé au parlement de nommer une nouvelle fois Mme Karpatcheva au poste de déléguée aux droits de l'homme.

Quoi qu'il en soit, les groupes parlementaires d'opposition de Ioulia Timochenko (BUT) et "Notre Ukraine" ont proposé à ce poste la candidature de Evgueni Zakharov, coprésident du Groupe de défense des droits de l'homme de la ville de Kharkov.

Toujours est-il que la question de l'élection d'un nouvel ombudsman sera examinée par la Rada Suprême de l'Ukraine à sa future session qui va inaugurer ses travaux le 6 février prochain.

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