M. Iouchtchenko a souligné dans son intervention lors de cette rencontre que "la tâche clef de l'Etat consiste à ce jour à consolider la nation. Il serait de ce fait d'une importance capitale que l'Eglise se fixe, avec le pouvoir laïc, des missions similaires", a-t-on noté au service de presse de la présidence.
Le chef de l'Etat s'est dit sûr que la création d'une Eglise orthodoxe autocéphale constituera un pas important vers l'unité ukrainienne et la suppression de la scission de l'orthodoxie dans le pays.
"Pour moi, ce n'est pas une question si l'Ukraine aura ou non une Eglise autocéphale. Un Etat indépendant a besoin d'une Eglise autocéphale", a-t-il indiqué.
Selon le président ukrainien, les premières initiatives en ce sens doivent tendre à consolider la confiance entre deux Eglises orthodoxes (beaucoup de paroisses en Ukraine relèvent du Patriarcat de Moscou, ndlr) et, à cette fin, elles devraient "proposer une politique de coexistence dans le respect mutuel".
C'est bien ce dialogue-là que les deux confessions orthodoxes devraient mener et celui-ci ne sera pas facile", a indiqué le président ukrainien.
Le président ukrainien a aussi souligné que l'Etat ne s'ingérerait pas dans les questions canoniques, celles-ci relevant de la compétence exclusive des Eglises et des croyants. Toutefois, l'Etat pourrait devenir cette partie qui instaurera "un climat de tolérance" dans ce dialogue, selon lui.
M. Iouchtchenko juge nécessaire de promouvoir la législation sur la liberté des croyances et les organisations religieuses.
La rencontre a aussi donné lieu à l'examen des questions relatives de l'octroi des terrains pour la construction de nouvelles églises et à la restitution des biens détenus par l'Etat à la communauté orthodoxe.
Début novembre 1991, au lendemain de la proclamation de l'indépendance ukrainienne, le métropolite Filaret, à l'époque chef de l'Eglise orthodoxe ukrainienne, convoque un concile qui décide de passer à l'entière indépendance canonique (autocéphalie) de l'Eglise ukrainienne face au Patriarcat de Moscou. Le Concile des évêques de l'Eglise orthodoxe russe, qui se réunit en avril 1992, refuse à Kiev l'autocéphalie. Le Patriarcat de Kiev n'est reconnu par aucune Eglise orthodoxe autocéphale du monde.