"Je ne suis pas sûr du tout que ce programme soit avalisé par le nouveau Congrès. C'est que les démocrates y sont formellement opposés", a notamment déclaré Guennadi Ziouganov.
Selon ce dernier, cette nouvelle stratégie n'a en fait rien de nouveau. Or, le leader communiste a soumis à une critique extrêmement virulente toute la politique des Etats-Unis en Irak.
"Somme toute, les principaux bandits et terroristes sont justement ceux qui ont fait irruption dans le territoire d'autrui", a fait remarquer Guennadi Ziouganov, tout en qualifiant de "haineuse et agressive" toute la politique des Etats-Unis en Irak.
"Allons voir les résultats du scrutin sur cette initiative de George W. Bush", a-t-il poursuivi.
Interrogé sur son avis personnel au sujet des frappes aériennes américaines sur la Somalie qui ont fait au moins une centaine de morts parmi la population civile, le leader du Parti communiste de Russie a évalué cette action comme une "nouvelle agression".
"Les Etats-Unis ne cessent de pourchasser les terroristes, mais on ne lutte pas contre les terroristes par des tapis de bombes. Et pour ce qui est des Américains, ils ont commencé par Dresde, ensuite c'était le tour de la Corée du Nord et du Vietnam à être bombardés et pilonnés sans pitié, et, de nos jours, les Américains frappent toujours tous et partout", a dit Guennadi Ziouganov.
"Quoi qu'il en soit, ils n'arrivent pas à frapper les terroristes. Par contre, ils tuent des civils innocents par des dizaines de milliers à travers le monde", a-t-il ajouté.
Guennadi Ziouganov s'est dit persuadé que, tout en exploitant les mots d'ordre de la défense de la démocratie et des droits de l'homme, les Etats-Unis "se livraient tout bonnement à un chantage militaire ouvert et à un terrorisme pur et simple".
"L'administration de George W. Bush se rend parfaitement bien compte que ses jours sont comptés. Aussi utilise-t-elle ce peu de temps que lui reste encore pour sévir contre tous ceux qui ne lui plaisent pas. Et ces derniers sont plus que nombreux", a dit le leader du KPRF.
George W. Bush a annoncé mercredi dernier dans un discours à la nation le renfort de plus de 20.000 militaires américains en Irak, dans le cadre d'une nouvelle stratégie visant à mettre un terme aux violences dans ce pays.
"J'ai pris la décision d'envoyer en Irak le renfort de plus de 20.000 soldats américains, a dit le président des Etats-Unis, George W. Bush. Leur écrasante majorité - cinq brigades - sera déployée à Bagdad", a-t-il précisé, s'adressant à la nation.
George W. Bush a aussi annoncé une augmentation des effectifs des troupes américaines dans la province irakienne d'Anbar car la nébuleuse Al-Qaïda opérait toujours, selon lui, en Irak, et la province d'Anbar était sa base d'appui.
"J'ai donné l'ordre d'augmenter de 4.000 hommes les effectifs des troupes américaines dans la province d'Anbar, a-t-il indiqué, tout en ajoutant que les Etats-Unis augmenteraient aussi le nombre des conseillers américains, affectés à des unités militaires irakiennes et ce, pour "aider les Irakiens à créer une armée plus puissante et mieux équipée".
Anticipant sur ce discours adressé à la nation par le président américain, le service de presse de la Maison Blanche a fait savoir que "l'augmentation de la présence militaire dans la région" et "l'intensification des efforts pour réprimer l'influence iranienne et syrienne à l'intérieur même de l'Irak" constituaient un élément clé de la nouvelle stratégie de George W. Bush en Irak pour la coalition dirigée par les Etats-Unis.