Affirmant que "ce n'est pas déjà pour la première fois que la Russie utilise son contrôle des fournitures énergétiques pour faire pressions sur d'autres pays", M. Lugar a notamment déclaré que l'interruption lundi dernier par la Russie des fournitures de pétrole en Biélorussie "ne menaçait pas seulement la Biélorussie elle-même, mais aussi la Pologne, l'Allemagne, la Hongrie, la Slovaquie et la République Tchèque, approvisionnés en pétrole à partir de ce même oléoduc".
"Si dès à présent des mesures adéquates ne sont pas adoptées, un tel chantage énergétique pourrait devenir régulier à l'avenir", a prétendu le sénateur américain, en rappelant que bien des Etats en Europe Centrale et Orientale, ainsi que les pays membres de la Communauté d'Etats indépendants (CEI) "dépendaient à 100% des livraisons de gaz naturel depuis la Russie.
"Mais bien que la Russie soit à présent le pays sans doute le plus remarqué dans le non-respect des règles internationales en vigueur, elle n'est certes pas le seul Etat dans le monde pouvant utiliser l'énergie comme arme contre ses voisins et ses clients. L'Iran et le Venezuela ont menacé, par exemple, eux aussi, d'utiliser leur contrôle des fournitures de pétrole pour intimider leurs opposants internationaux", lit-on en substance dans une déclaration de Richard Lugar, document publié mercredi à Washington.
"Toujours est-il que ce ne sont certes pas des menaces creuses, car l'énergie est une arme très puissante", a signalé le sénateur américain, en évoquant la menace d'un conflit armé à cause d'une pénurie d'énergie en Europe dans les décennies à venir et exhortant à tenir compte de cette menace énergétique dans les activités de l'Alliance de l'Atlantique Nord.
"Je propose à cette occasion d'engager d'urgence le planning en matière de sécurité pour l'OTAN", a dit le sénateur.
