Selon le porte-parole de la Commission onusienne pour les réfugiés, le nombre des personnes qui se trouvent dans les pays voisins de l'Irak a déjà atteint des chiffres gigantesques et menace de s'accroître encore cette année suite aux violences permanentes en Irak.
Ainsi, en Jordanie, on dénombrait actuellement entre 500 000 et 700 000 ressortissants irakiens, en Syrie 500 000 et en Egypte 100 000. Le nombre de demandeurs d'asile dans les pays développés d'Europe et aux Etats-Unis ne cesse de croître.
Selon l'ONU, 2006 a été l'année record, après 2003, celle du lancement de la campagne militaire anti-irakienne, quant au nombre de demandes de permis de séjour provisoire dans les pays occidentaux développés déposées par les Irakiens. Le nombre de ressortissants irakiens espérant obtenir l'asile provisoire en Grande-Bretagne, en Suède et d'autres pays d'Europe s'est élevé à 5 000 dans la première moitié de 2006, si l'on ne considère que cette période là.
La Suède a délivré à elle seule l'an dernier 7 815 visas à des citoyens irakiens. Les autorités du royaume ont déjà exprimé leurs craintes face à l'exode des Irakiens car le nombre de demandes d'asile provisoire déposées par des Irakiens double tous les mois.
La Grande-Bretagne et les Etats-Unis ne semblent pas pressés d'accueillir sur leur territoire les Irakiens fuyant la violence dans leur pays. D'après les données de l'ONU, plus de 90% de leurs demandes de séjour provisoire en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis ont été rejetées.
Des observateurs affirment que cette position des autorités américaines et britanniques à l'égard des réfugiés irakiens s'explique par le fait que l'accueil massif de réfugiés signifierait la reconnaissance de l'échec de la campagne de la coalition en Irak.
Entre temps, différentes ONG s'occupant des réfugiés à l'échelle mondiale, veulent que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, les principaux auteurs de la campagne militaire contre l'Irak, reconnaissent leur responsabilité envers les réfugiés et autorisent leur entrée sur leur territoire.
D'autre part, de l'avis des organisations humanitaires, les Etats-Unis devaient exprimer leur reconnaissance aux pays voisins de l'Irak, la Syrie et la Jordanie en premier lieu, pour leur rôle constructif et efficace dans l'accueil de réfugiés irakiens et pour le fait que leurs frontières qui restent ouvertes avec l'Irak, malgré la menace d'exportation du terrorisme émanant de cet Etat.
