L'exécution de Saddam Hussein enterre l'espoir de connaître les mystères de son règne

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Le procès et l'exécution trop rapides de l'ex-président irakien Saddam Hussein a retiré à beaucoup l'espoir de voir un jour dévoiler les mystères de toute une époque dans l'histoire de l'Irak et des pays voisins.
LE CAIRE, 2 janvier - RIA Novosti. Le procès et l'exécution trop rapides de l'ex-président irakien Saddam Hussein a retiré à beaucoup l'espoir de voir un jour dévoiler les mystères de toute une époque dans l'histoire de l'Irak et des pays voisins.

"Même ceux qui ne sont pas affligés par l'exécution de Saddam sont attristés par l'occasion à jamais d'apprendre la vérité sur les crimes commis par son régime", écrit mardi le journal interarabe Al-Shark Al-Awsat.

Les enquêteurs poursuivent notamment la recherche des comptes secrets de Saddam. Les organisations de défenseurs des droits de l'homme recherchent en Irak les fosses communes de victimes des répressions. D'autre part, des milliers d'Irakiens ne peuvent jusqu'à présent obtenir de réponses à leurs questions sur le sort de leurs proches arrêtés par les services secrets irakiens sous Saddam.

Dans le même temps, les historiens tentent toujours de comprendre ce qui a poussé Hussein à ruiner l'économie irakienne en déclenchant une guerre contre l'Iran voisin en 1980 et pourquoi il s'est lancé dans une confrontation avec les Etats-Unis et la communauté internationale en envahissant le Koweit.

Le juge Radi Hamzat, chef de la commission de lutte anticorruption irakienne, enquête sur le sort des immenses sommes disparues après le renversement du régime de Hussein. Selon lui, après la prise de Bagdad au printemps 2003,les militaires américains ont découvert dans des maisons abandonnées des sacs remplis de billets de 100 dollars. Aux Etats-Unis, on estime que cet argent était destiné à financer la résistance antiaméricaine en Irak.

Pourtant, selon le juge, il s'agit maintenant de milliards de dollars qui ont disparu avec la chute du régime du parti Baas.

"En passant des contrats avec les compagnies étrangères dans le cadre du programme Pétrole contre nourriture il était de mise de vendre du carburant à des prix majorés et de retirer des commissions sur les revenus", affirme le juge.

Muhamed Osman, juriste kurde, voudrait, lui, entendre de l'ex-dictateur irakien les réponses à ses questions sur l'opération de guerre Al-Anfal, "lorsque des dizaines de milliers de Kurdes ont été abattus et gazés".

"Hussein aurait dû parler de son rôle dans l'attaque au gaz du village de Hallabja, des mesures cruelles décrétées contre la population des villes du sud après l'écrasement d'un soulèvement chiite, de l'assèchement de retenues d'eau qui faisaient vivre des tribus entières et de l'assassinat de ses opposants politiques".

La question de savoir comment Hussein a réussi à induire en erreur l'opinion mondiale avec un prétendu programme de création d'armes de destruction massive jusqu'au début de la guerre de 2003, reste l'une des plus importantes. On ignore d'autre part à quel point l'information sur des ententes secrètes entre, d'une part, les gouvernements et les compagnies occidentales et, de l'autre, le régime de Hussein est véridique.

Le journal rappelle que des documents témoignent des rencontres entre Hussein et les représentants américains à la veille de l'invasion irakienne du Koweit en 1990. Selon certains observateurs, les diplomates américains auraient fait comprendre au dictateur irakien que les Etats-Unis fermeraient les yeux.

Sofia Al-Sahil, députée irakienne, dont le père a été victime de la répression sous le règne Hussein, espérait savoir si l'ex-dictateur irakien était conscient de sa faute.

"J'aurais voulu savoir si Hussein, une fois en prison, se sentait responsable des crimes qu'il avait perpétrés", dit la députée irakienne.

L'ex-président irakien Saddam Hussein a été exécuté par pendaison à l'aube le samedi 30 décembre 2006.

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