« Le Monde » écrivait début 2006 en commentant les relations entre la France et l’Afrique qu’elles faisaient penser à une famille au seuil d’un divorce. Aujourd’hui, lorsque 2006 touche à sa fin, il convient de notre qu’il a eu raison en présageant une telle évolution des relations entre la France et l’Afrique. Les prochaines présidentielles qui auront lieu en France en 2007 annoncent elles aussi de grands changements. La démission du président Chirac étroitement lié, tout comme tous ses prédécesseurs depuis Charles de Gaulle, à l’Afrique pourrait éloigner le continent de la France. Certes, le futur président français accordera moins d’attention aux problèmes africains
Cela concerne avant tout les pays francophones du continent historiquement liés à la France, écrit notre observateur Alexei Grogoriev. La France a subi en 2006 des échecs sérieux dans cette partie du continent. La France parvient de plus en plus difficilement à accomplir sa mission historique en Afrique. Tous les présidents français depuis Charles de Gaulle ont signalé la responsabilité historique de la France. Ainsi, Jacques Chirac a assuré ses collègues africains au récent sommet France-Afrique tenu en décembre 2005 à Bamako que son pays interviendrait toujours en avocat inlassable du continent auprès des institutions internationales. Ce sommet franco-africain a été le dernier pour Jacques Chirac dont le mandat présidentiel expire l’année prochaine. De ce fait, sa participation a été considérée comme une sorte d’adieux à l’Afrique. Jacques Chirac a sincèrement sympathisé au continent ayant estimé de son devoir de raffermir les liens d’amitié et de coopération, surtout avec les pays francophones. Fait révélateur : les conflits armés et les crises sérieuses ont surgi pendant sa présidence justement dans la sphère d’intérêts particuliers de la France en Afrique : tant dans ses anciennes colonies que dans la République du Congo, au Rwanda et au Burundi, trois anciennes colonies belges. 2006 n’a pas fait exception : 3 grands conflits sur 5 ont surgi ou continué cette année dans les pays africains où la présence française est tout particulièrement forte : en Cote d’Ivoire, au Tchad et dans la République centrafricaine. La Cote d’Ivoire est, semble-t-il, le plus grand échec de la politique africaine de Paris. Un pays auparavant stable est prospère grâce pour une large part à la participation et au financement français est en proie à une crise militaro-politique. Le premier coup d’Etat commis il y a 7 ans, le 24 décembre 1999 est à l’origine de la crise. Pour y mettre fin et prévenir la désintégration du pays la France a envoyé 3,5 mille soldats ayant réalisé la plus grande opération armée en Afrique. Ce contingent y est stationné jusqu’à présent et son entretien revient tous les ans à 250 millions d’euros au Trésor français. La France a proposé à la Cote d’Ivoire son scénario de sortie de la crise : l’Accord Marcousi signé par les leaders des forces politiques ivoiriennes. Or, la perspective de règlement de la crise demeure vague. Bien que la présence militaire française réprime ses forces en les empêchant de réaliser les opérations armées, il y a de moins en mois de partisans de la France en Cote d’Ivoire. Qui plus est, le président ivoirien Laurent Gbagbo estime la France coupable de tous les malheurs de son pays en exigeant le retrait de ses troupes pour que l’ONU se charge de régler les problèmes ivoiriens. Jacques Chirac a déclaré en avançant à la fin du 20ème siècle la nouvelle conception de politique française en Afrique que son pays renonçait à jamais au rôle de gendarme sur le continent. Paris a envoyé, néanmoins, plus d’une fois depuis ce moment ses troupes dans les points chauds dans sa sphère d’influence en Afrique. Ainsi, en 2006 la France a été contrainte de sauver les régimes tchadien et centrafricain qui lui sont fidèles des mouvements d’opposition. Ceci étant, les soldats français ont dû participer parfois aux affrontements armés avec les rebelles. La France fournit notamment des enseignements sur les mouvements des rebelles au régime d’Idriss Deby Itno, une aide qui avait joué un rôle crucial en avril lors d’une précédente offensive contre N’Djamena. Selon l’expert de la politique africaine de Paris Roland Marchal, la poursuite de l’appui militaire au régime du président tchadien présente le risque « d’une décrédibilisation de la politique globale de la France vis-à-vis de l’Afrique ». Les rapports entre Paris et le Rwanda se sont accentués. Les autorités rwandaises accusent la France de soutien des initiateurs du génocide ethnique dans ce pays en 1994. Les tendances antifrançaises prennent de l’ampleur parmi les leaders africains de nouvelle génération qui entrent en conflit avec les conservateurs liés au plan historique et culturel à la France. Certes, il n’y aura pas de divorce complet entre la France et les pays africains francophones signalé par « Le Monde ». La France demeure pour plusieurs de ces pays le principal créancier et partenaire commercial. Cependant, beaucoup de managers politiques français estiment le concours à l’Afrique trop onéreux et de moins en moins rentable. On ne sait pas comment évolueront les relations entre l’Afrique et la France après les présidentielles à Paris. Quo qu’il en soit, deux prétendants essentiels à ce poste : le ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy et le candidat du parti socialiste Ségolène Royal n’ont pas pour le moment formulé leurs positions à ce sujet. Or, il n’est pas à douter que la future politique africaine de la France sera sérieusement révisée quel que soit le bilan des présidentielles.
Cela concerne avant tout les pays francophones du continent historiquement liés à la France, écrit notre observateur Alexei Grogoriev. La France a subi en 2006 des échecs sérieux dans cette partie du continent. La France parvient de plus en plus difficilement à accomplir sa mission historique en Afrique. Tous les présidents français depuis Charles de Gaulle ont signalé la responsabilité historique de la France. Ainsi, Jacques Chirac a assuré ses collègues africains au récent sommet France-Afrique tenu en décembre 2005 à Bamako que son pays interviendrait toujours en avocat inlassable du continent auprès des institutions internationales. Ce sommet franco-africain a été le dernier pour Jacques Chirac dont le mandat présidentiel expire l’année prochaine. De ce fait, sa participation a été considérée comme une sorte d’adieux à l’Afrique. Jacques Chirac a sincèrement sympathisé au continent ayant estimé de son devoir de raffermir les liens d’amitié et de coopération, surtout avec les pays francophones. Fait révélateur : les conflits armés et les crises sérieuses ont surgi pendant sa présidence justement dans la sphère d’intérêts particuliers de la France en Afrique : tant dans ses anciennes colonies que dans la République du Congo, au Rwanda et au Burundi, trois anciennes colonies belges. 2006 n’a pas fait exception : 3 grands conflits sur 5 ont surgi ou continué cette année dans les pays africains où la présence française est tout particulièrement forte : en Cote d’Ivoire, au Tchad et dans la République centrafricaine. La Cote d’Ivoire est, semble-t-il, le plus grand échec de la politique africaine de Paris. Un pays auparavant stable est prospère grâce pour une large part à la participation et au financement français est en proie à une crise militaro-politique. Le premier coup d’Etat commis il y a 7 ans, le 24 décembre 1999 est à l’origine de la crise. Pour y mettre fin et prévenir la désintégration du pays la France a envoyé 3,5 mille soldats ayant réalisé la plus grande opération armée en Afrique. Ce contingent y est stationné jusqu’à présent et son entretien revient tous les ans à 250 millions d’euros au Trésor français. La France a proposé à la Cote d’Ivoire son scénario de sortie de la crise : l’Accord Marcousi signé par les leaders des forces politiques ivoiriennes. Or, la perspective de règlement de la crise demeure vague. Bien que la présence militaire française réprime ses forces en les empêchant de réaliser les opérations armées, il y a de moins en mois de partisans de la France en Cote d’Ivoire. Qui plus est, le président ivoirien Laurent Gbagbo estime la France coupable de tous les malheurs de son pays en exigeant le retrait de ses troupes pour que l’ONU se charge de régler les problèmes ivoiriens. Jacques Chirac a déclaré en avançant à la fin du 20ème siècle la nouvelle conception de politique française en Afrique que son pays renonçait à jamais au rôle de gendarme sur le continent. Paris a envoyé, néanmoins, plus d’une fois depuis ce moment ses troupes dans les points chauds dans sa sphère d’influence en Afrique. Ainsi, en 2006 la France a été contrainte de sauver les régimes tchadien et centrafricain qui lui sont fidèles des mouvements d’opposition. Ceci étant, les soldats français ont dû participer parfois aux affrontements armés avec les rebelles. La France fournit notamment des enseignements sur les mouvements des rebelles au régime d’Idriss Deby Itno, une aide qui avait joué un rôle crucial en avril lors d’une précédente offensive contre N’Djamena. Selon l’expert de la politique africaine de Paris Roland Marchal, la poursuite de l’appui militaire au régime du président tchadien présente le risque « d’une décrédibilisation de la politique globale de la France vis-à-vis de l’Afrique ». Les rapports entre Paris et le Rwanda se sont accentués. Les autorités rwandaises accusent la France de soutien des initiateurs du génocide ethnique dans ce pays en 1994. Les tendances antifrançaises prennent de l’ampleur parmi les leaders africains de nouvelle génération qui entrent en conflit avec les conservateurs liés au plan historique et culturel à la France. Certes, il n’y aura pas de divorce complet entre la France et les pays africains francophones signalé par « Le Monde ». La France demeure pour plusieurs de ces pays le principal créancier et partenaire commercial. Cependant, beaucoup de managers politiques français estiment le concours à l’Afrique trop onéreux et de moins en moins rentable. On ne sait pas comment évolueront les relations entre l’Afrique et la France après les présidentielles à Paris. Quo qu’il en soit, deux prétendants essentiels à ce poste : le ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy et le candidat du parti socialiste Ségolène Royal n’ont pas pour le moment formulé leurs positions à ce sujet. Or, il n’est pas à douter que la future politique africaine de la France sera sérieusement révisée quel que soit le bilan des présidentielles.