Seule la Russie peut prévenir un "Holocauste nucléaire" (Congrès juif russe)

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MOSCOU, 20 décembre - RIA Novosti. L'apparition de l'arme nucléaire en Iran peut aboutir à un nouvel Holocauste - un "Holocauste nucléaire", et seule la Russie peut aujourd'hui prévenir une telle catastrophe, estime la direction du Congrès juif russe (CJR).

"Tout le monde sait qu'Israël détient l'arme nucléaire, mais l'Iran qui ne l'a pas encore en possède déjà les vecteurs et il lui faut encore environ deux années pour avoir une arme nucléaire qui fonctionne réellement", a déclaré le président du CJR, Viatcheslav Kantor, intervenant mercredi à Moscou lors d'une conférence de presse consacrée à la conférence des négationnistes de l'Holocauste qui s'était déroulée à Téhéran les 11 et 12 décembre dernier.

"Qui plus est, la Russie est aujourd'hui le seul pays à pouvoir parler avec tous les participants des futurs conflits potentiels, conflits qui peuvent encore être évités. Et c'est en cela que réside sans doute la mission historique de la Russie", s'est dit persuadé le président du Congrès juif russe.

Selon Viatcheslav Kantor, le potentiel politique, économique, technique et militaire de la Russie est tel que "tous ceux qui se retrouveront à la table des négociations, qu'il s'agisse d'Israël, des Etats-Unis, de l'Iran ou d'autres pays, devront compter avec elle".

M. Kantor a cité, parmi les mesures essentielles à adopter afin de prévenir une catastrophe nucléaire globale, la convocation d'une conférence internationale d'experts pour "lancer un mécanisme de débats publics" sur le problème. "Il faut céder la place aux experts qui seront chargés d'élaborer un vaste spectre de mesures juridiques, sociales, militaires, économiques, contractuelles et informationnelles destinées à atténuer la menace commune qui émane des "pays du seuil"", a expliqué le président du CJR.

M. Kantor a espéré qu'un tel forum d'experts pourrait entamer ses travaux dans quelques mois car le Congrès juif russe est déjà engagé dans la mise au point de sa conception et a même formé des groupes de travail appropriés. "A l'heure actuelle, nous essayons de trouver l'endroit susceptible d'accueillir cette future conférence. Je pense à Genève, car c'est justement dans cette ville que sont historiquement sises de nombreuses institutions d'expertise. Quoi qu'il en soit, Moscou n'est pas exclu, lui non plus", a supposé le président du CJR, répondant à la question de RIA Novosti.

Il a aussi estimé nécessaire de créer des "zones dénucléarisées" et de "centres de traitement des matériaux nucléaires", de conclure des traités de sécurité collective entre Etats dans des "zones à problèmes" et d'élargir la pratique du refus bénévole des pays de mettre au point et d'utiliser l'arme nucléaire à l'instar de l'Ukraine, du Kazakhstan, du Brésil et de l'Afrique du Sud.

Le Congrès juif russe a été fondé en 1996. Le CJR est la plus grande organisation juive laïque en Fédération de Russie. La bienfaisance est son activité essentielle.

Le 14 janvier dernier, le président de l'Iran, Mahmoud Ahmadinejad, a déclaré que "conformément à la législation internationale et aux normes du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), tous les pays ont le droit de maîtriser des technologies nucléaires civiles, et que rien ne justifierait l'abandon par l'Iran de ses recherches nucléaires à des fins pacifiques".

Les 11 et 12 décembre dernier, s'est tenue à Téhéran une conférence internationale intitulée "Etudes sur l'Holocauste : perspective mondiale", convoquée à l'initiative de l'Iran. Cette conférence a été organisée par le ministère iranien des Affaires étrangères. La décision a été adoptée quand le président de l'Iran, Mahmoud Ahmadinejad, a nié le génocide des Juifs dans les années de la Seconde Guerre mondiale. Dans ses interventions publiques, Mahmoud Ahmadinejad a qualifié de "mythe" l'Holocauste, tout en invitant les pays ressentant leur culpabilité dans l'extermination massive des Juifs de céder une partie de leur propre territoire national pour y transférer l'Etat hébreu et régler ainsi le problème palestinien.

67 experts de 30 pays du monde ont été invités à cette conférence.

Un groupe de rabbins de la secte antisioniste Neturei Karta, connue pour ses liens avec les ennemis d'Israël, a aussi participé à cette conférence de Téhéran.

A l'issue des discussions qui se sont déroulées dans le cadre de la conférence "Etudes sur l'Holocauste : perspective mondiale", ses participants ont formé un comité d'étude de l'Holocauste. Un universitaire iranien, Mohammad Ali Ramin, en est devenu secrétaire. Des experts de la France, de l'Iran, de Bahreïn, de l'Autriche, du Canada, des Etats-Unis, de la Syrie et de la Suisse font partie de ce comité d'étude.

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