"Oui, nous entretenons des contacts avec ceux qui sont aujourd'hui dans l'isolement", a confirmé une source au Kremlin qui a préféré conserver l'anonymat. Parmi ces gens-là, on compte l'hôte d'hier du Kremlin, le président syrien Bachar al-Assad, 41 ans, tombé en disgrâce dans les autres pays civilisés depuis l'assassinat de l'ancien premier ministre libanais Rafic Hariri le 14 février 2005, imputé aux services secrets syriens. Moscou a jugé les accusations portées contre Damas dénuées de fondement, d'autant que l'enquête internationale se poursuit toujours, et s'est opposé à ce qu'elle soit trop politisée.
La Russie peut-elle aider le président syrien acculé au mur? Les pourparlers qui ont eu lieu hier à Moscou prouvent que ce ne sera pas facile. En premier lieu en raison de la difficile situation, militaire en fait, dans la région, aggravée par la vieille animosité entre la Syrie et l'Iran, d'une part, et Israël, de l'autre.
Il y a aussi un autre problème: les divergences aux Etats-Unis qui jouent le rôle principal au Proche-Orient et laissent entendre à la Syrie tantôt que les relations bilatérales vont s'améliorer, tantôt qu'aucune amélioration n'est possible. Damas reçoit actuellement la visite des sénateurs démocrates américains John Kerry et Christopher Dodd, que le président syrien pourrait rencontrer à son retour de Russie. A la mi-décembre, un autre sénateur américain, Bill Nelson, lui aussi représentant du Parti démocrate qui a remporté les législatives de novembre dernier, a eu un entretien avec Bachar al-Assad.
"Les Américains s'efforcent de "fabriquer" quelque chose avec les Syriens sans nous faire part de leur plan", a fait remarquer un diplomate russe sous couvert de l'anonymat. D'après lui, ces tentatives secrètes ne font que confirmer le bien-fondé de la politique de Moscou visant à poursuivre le dialogue avec Damas.
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