La Bolivie envisage d'augmenter de 60% la superficie des cultures de coca, a déclaré le président du pays, Evo Morales dans la petite ville de Chimore où le président bolivien présentait un plan national de lutte contre le trafic de stupéfiants pour la période allant de 2007 à 2010.
"La surface des plantations de coca sera accrue de 60% et passera de 12.000 à 20.000 hectares", a indiqué le président.
"La Bolivie propose un programme réaliste de lutte antidrogue, qui prévoit l'établissement d'un contrôle public sur les nouvelles plantations de coca sans enfreindre les droits de l'homme", a dit Evo Morales.
Le président bolivien a appelé la communauté mondiale à abroger les textes législatifs prévoyant la responsabilité pénale pour la culture de la coca. Pour justifier sa position, Evo Morales a invoqué le fait que les feuilles de coca étaient utilisées dans la médecine traditionnelle et non pas pour fabriquer des stupéfiants.
La coca est cultivée depuis des millénaires par les Indiens sur les versants des Andes et ils l'utilisent en qualité de médicament et de complément alimentaire précieux pour la santé.
"La cocaïne n'a pas été inventée par les Boliviens, les principaux marchés d'écoulement de cette drogue se trouvent hors des frontières de la Bolivie. C'est pourquoi il ne faut pas accuser les paysans boliviens de se livrer au trafic de stupéfiants et les priver de la possibilité de pratiquer une culture aux traditions millénaires", estime M.Morales.
Conformément à la loi N°1008 adoptée en 1998 avec l'assentiment des Etats-Unis la Bolivie peut cultiver la coca sur 12.000 hectares maximum. Un décret gouvernemental autorise chaque famille paysanne à cultiver la coca sur une superficie ne dépassant pas 1,6 hectare.
La Bolivie est le troisième producteur mondial de coca derrière la Colombie et le Pérou.
