Il y a 15 ans, le 8 décembre, disparaissait l’Union Soviétique. Ce jour-là, en 1991, les leaders de Russie, d’Ukraine et de Biélorussie signaient les Accords de Bélovège , qui l’ont officialisé. Un commentaire de notre observateur politique Victor Enikeev.
Le premier président de Russie Boris Eltzine écrit aujourd’hui dans le journal « Rossiiskaia Gazeta » qu’il éprouve la nostalgie de l’URSS, mais considère son implosion comme inévitable, comme le sort réservé à tout Empire. D’aucuns pourraient en disconvenir, mais ce sentiment est partagé par beaucoup. Nous avons perdu le pays, dans lequel s’est déroulée la vie consciente de millions d’hommes. La mémoire a l’avantage de retenir ce qu’il y avait de bon : c’est pourquoi nous nous souvenons d’un Etat puissant, de Gagarine, du meilleur ballet du monde, de la gratuité de l’enseignement et des soins de santé, des crèches et des jardins d’enfants.
Tout cela est vrai. Seulement quelques uns oublient que déjà à la fin des années 8O du siècle dernier l’Union Soviétique a commencé à dégrader. La production était en baisse, Le complexe militaro-industriel, qui représentait près de 7O% de l’économie nationale, pouvait produire des chars, des avions et des missiles, mais pas les articles nécessaires à la population. Au lieu du saucisson, du fromage et d’autres produits, on ne trouvait dans les magasins que des allumettes et du mauvais savon. Des queues se formaient pour acheter du pain. Les cours des maisons regorgeaient de déchets, qu’on n’évacuait plus . Les gens étaient aigris, mais disaient déjà à haute voix presque tout ce qu’ils pensaient. Mikhail Gorbatchev a amorcé la perestroïka et la glasnost.
Mais cela ne pouvait plus durer, d’autant plus que les pays de l’Europe de l’est ont déjà connu des révolutions démocratiques. Le Pacte de Varsovie a cessé d’exister, et les deux Allemagnes se sont unifiées. Les républiques baltes se sont retirées de l’URSS. Une guerre a commencé entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan à cause du Haut Karabakh. Le mécontentement populaire a provoqué des événements sanglants à Tbilissi et à Bakou. Et le putsch des fonctionnaires de haut rang du parti et de l’armée en août 1991 a placé au bord de la faillite le pays, qu’ils voulaient conserver coûte que coûte.
Le premier président de Russie Boris Eltzine écrit aujourd’hui dans le journal « Rossiiskaia Gazeta » qu’il éprouve la nostalgie de l’URSS, mais considère son implosion comme inévitable, comme le sort réservé à tout Empire. D’aucuns pourraient en disconvenir, mais ce sentiment est partagé par beaucoup. Nous avons perdu le pays, dans lequel s’est déroulée la vie consciente de millions d’hommes. La mémoire a l’avantage de retenir ce qu’il y avait de bon : c’est pourquoi nous nous souvenons d’un Etat puissant, de Gagarine, du meilleur ballet du monde, de la gratuité de l’enseignement et des soins de santé, des crèches et des jardins d’enfants.
Tout cela est vrai. Seulement quelques uns oublient que déjà à la fin des années 8O du siècle dernier l’Union Soviétique a commencé à dégrader. La production était en baisse, Le complexe militaro-industriel, qui représentait près de 7O% de l’économie nationale, pouvait produire des chars, des avions et des missiles, mais pas les articles nécessaires à la population. Au lieu du saucisson, du fromage et d’autres produits, on ne trouvait dans les magasins que des allumettes et du mauvais savon. Des queues se formaient pour acheter du pain. Les cours des maisons regorgeaient de déchets, qu’on n’évacuait plus . Les gens étaient aigris, mais disaient déjà à haute voix presque tout ce qu’ils pensaient. Mikhail Gorbatchev a amorcé la perestroïka et la glasnost.
Mais cela ne pouvait plus durer, d’autant plus que les pays de l’Europe de l’est ont déjà connu des révolutions démocratiques. Le Pacte de Varsovie a cessé d’exister, et les deux Allemagnes se sont unifiées. Les républiques baltes se sont retirées de l’URSS. Une guerre a commencé entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan à cause du Haut Karabakh. Le mécontentement populaire a provoqué des événements sanglants à Tbilissi et à Bakou. Et le putsch des fonctionnaires de haut rang du parti et de l’armée en août 1991 a placé au bord de la faillite le pays, qu’ils voulaient conserver coûte que coûte.
Ils n’y sont pas parvenus, et le mérite n’en revient pas à la CIA, ce que certains croient jusqu’à présent. C’était une loi historique. L’expérience de l’application de l’idée communiste, ou, si vous voulez, socialiste a fait long feu. Mikhail Gorbatchev et son entourage n’ont pas pu ou n’ont pas voulu accomplir à temps les réformes radicales qui s’imposaient. Or, ils pouvaient assurer une transformation progressive de la société totalitaire en une société démocratique, basée sur les principes de l’économie de marché. Personne ne le nie aujourd’hui. C’est pourquoi, les uns déplorent la disparition de l’URSS et s’en prennent à Eltzine, d’autres se réjouissent de vivre dans la liberté, la démocratie et l’abondance du marché avec tous les défauts qui lui sont propres. Selon les sondages, ces « autres » sont beaucoup plus nombreux.