Avidgor Liberman exhorte à ne pas exagérer la gravité du problème palestinien

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JERUSALEM, 6 décembre - RIA Novosti. Les politiques internationaux réservent une attention hypertrophiée au conflit israélo-palestinien et le font souvent pour estomper les vrais problèmes du Proche-Orient, estime le vice-premier ministre et ministre des "Affaires stratégiques" d'Israël, Avidgor Liberman.

Le politique russophone le plus haut placé de l'Etat hébreu a parlé en termes très peu flatteurs de la récente déclaration du premier ministre britannique, Tony Blair, qui aurait qualifié, selon Avidgor Liberman, le conflit israélo-palestinien de "thème central du Proche-Orient et de clé de la solution des problèmes" de toute la région.

"Mais ce n'est qu'une ineptie pure et simple. Quand le diagnostic est mal établi, on s'étonne par la suite de l'inefficacité du traitement", a fait remarquer aux journalistes russes à Jérusalem Avidgor Liberman.

Le conflit qui oppose Israël et la Palestine "ne constitue même pas 2% de tous les conflits au Proche-Orient", a-t-il souligné.

"Dans toutes les guerres depuis le jour de la fondation de l'Etat d'Israël, 60 000 Palestiniens et 12 000 Juifs ont péri. Et ce, de 1948 à 2006. Mais rien qu'une seule guerre entre l'Iran et l'Irak a emporté plus d'un million de vies humaines� Quoi qu'il en soit, tous préfèrent manifestement se référer au conflit entre Palestiniens et Israéliens et, tout en montant en épingle ce problème précis, éviter de résoudre les vrais problèmes de la région", a relevé le vice-premier ministre et ministre des "Affaires stratégiques" d'Israël.

Selon Avidgor Liberman, on assiste au Proche-Orient à une confrontation de civilisations ayant des échelles de valeurs différentes, où une société démocratique libre fait face à une tendance extrémiste irrationnelle dans l'islam dont les adeptes ne se contenteraient sans doute d'aucune concession.

"Ce que nous voyons depuis ces dernières années, qu'il s'agisse des attentats du 11 septembre, des explosions de Madrid, de Londres, de l'île de Bali ou de Beslan, tout cela n'a rien à voir avec le conflit israélo-palestinien. Il s'agit incontestablement là d'un choc des civilisations, quand les gens s'en tiennent tout simplement à des valeurs parfaitement différentes", a noté Avidgor Liberman.

"On ne pourra rien proposer en échange à Oussama ben Laden. Que veux-tu en échange de la cessation de tes activités terroristes - des terres, de l'argent, des femmes, de l'or? Que veux-tu pour rester enfin tranquille? Mais il n'a besoin de rien. Il n'a qu'un seul objectif - islamiser le monde entier, édifier un seul grand califat", est persuadé le politique israélien.

Après les récentes élections au Congrès américain qui rendent tout à fait possible la révision de la politique de Washington au Proche-Orient, les Israéliens craignent que la communauté internationale ne tente de ranimer le volet palestinien du règlement proche-oriental, tentatives qui mettraient en cause la ligne tendant à maintenir l'actuel statu quo dans les relations avec les Palestiniens.

Les politologues locaux n'excluent même pas que, vu la nouvelle donne, la Maison-Blanche soit prête à soutenir l'initiative proche-orientale en gestation des Européens, initiative dont la convocation d'une conférence de paix internationale est l'un des points principaux. Une telle conférence porterait, entre autres, sur les éléments différents du conflit entre Palestiniens et Israéliens.

" Il est très peu probable que Washington intervienne contre l'initiative ouest-européenne vu que les dirigeants américains ont besoin de détourner l'attention de la société des échecs en Irak pour l'orienter vers un autre front au Proche-Orient, d'améliorer les relations avec les pays d'Europe de l'Ouest, dont la plupart s'étaient formellement opposés dès le début au lancement d'une opération en Irak, et de formuler une nouvelle doctrine sur le problème palestinien à la place de la "feuille de route" qui a fait son temps. Par contre, tout porte à croire que les Américains vont la soutenir énergiquement", écrit notamment le politologue israélien, Alex Epstein.

"De toute évidence, c'est justement à leurs "amis" israéliens que les dirigeants américains� proposeraient de régler l'addition irakienne", lit-on en substance dans un article publié sur le site Internet de l'Institut du Proche-Orient .

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