Les fonctionnaires sont étonnés par ces estimations, et les experts expliquent que le chef du gouvernement a trouvé un style de comportement admis par la population.
Aujourd'hui, 73% des Russes savent bien qui est Monsieur Fradkov, 17% d'entre eux suivent attentivement ses activités, lit-on dans l'étude, intitulée "Mikhaïl Fradkov: portrait politique".
Si en janvier dernier, 37% des Russes approuvaient les activités du premier ministre (et autant les désapprouvaient), en novembre, le nombre de ses sympathisants a augmenté jusqu'à 46%. 37% des Russes estiment que Mikhaïl Fradkov appartient à la droite, préconisant le développement du marché et de la démocratie, 11% pensent qu'il est un militant de gauche et 4%, qu'il est un défenseur du nationalisme russe.
37% des personnes interrogées se sont déclarées convaincues que le renforcement de l'Etat, de la stabilité et de l'ordre est la valeur essentielle pour le premier ministre. 21% estiment qu'il privilégie plutôt les droits de l'homme. 10% des citoyens font pleine confiance à M. Fradkov, 42% lui font "plutôt confiance". Pour 35% des Russes, sa carrière politique se présente comme prometteuse, 29% constatent qu'il a réalisé de bonnes performances, et seulement 10% sont d'avis que Mikhaïl Fradkov est un "homme politique d'hier".
La fondation Obchtchestvennoïé mnienie (Opinion publique) présente des conclusions similaires à celles du VTSIOM: 20% des Russes sont bienveillants envers M. Fradkov, 50% sont indifférents à son égard et seulement 8% ressentent de l'antipathie. Au mois de novembre 2006, le niveau de confiance vis-à-vis du premier ministre a en effet augmenté, confirme le directeur adjoint du Levada-Center Alexeï Grajdankine: 48% des Russes ont approuvé son activité, meilleur résultat depuis son entrée en fonctions (en mars 2004).
En revanche, l'activité du gouvernement présidé par Mikhaïl Fradkov suscite de graves griefs de la part de la population. Selon un sondage réalisé en novembre par le Levada-Center, 48% des Russes estiment que le gouvernement n'arrive pas à maîtriser la croissance des prix, 38% accusent le cabinet de négliger la protection sociale, 33% se plaignent du manque d'emplois.
L'activité du gouvernement est vraiment beaucoup moins approuvée que celle du premier ministre, concède le directeur général du VTSIOM, Valeri Fedorov. Selon l'expert, le chef du gouvernement a trouvé un style de comportement que la population peut comprendre et approuver: il réprimande tout le monde, il constate nombre de problèmes et du point de vue psychologique, il se trouve aux côtés du téléspectateur moyen.
Les fonctionnaires ayant travaillé avec M. Fradkov ont été étonnés par les jugements de la population. "Il est simplement impossible de travailler avec le gouvernement actuel. C'est un marécage où tout sombre. Les réformes piétinent et le premier ministre n'indique pas de voie nette à suivre", regrette un fonctionnaire de haut rang.
"Fradkov n'a pas d'idéologie claire, et toutes ses décisions dépendent uniquement de l'avis du président", ajoute un autre responsable. C'est pourquoi les décisions sont prises au dernier moment, selon lui.
