"L'examen des questions liées au règlement de conflits régionaux doit se dérouler avec la participation de toutes les parties concernées, sinon ces rencontres n'ont aucun sens du point de vue de leurs résultats", a indiqué M. Bagapch lundi cité par le service de presse de la présidence de la république autoproclamée.
Mercredi dernier, le président de la commission de la Douma pour les affaires internationales, Konstantin Kossatchev, a annoncé aux journalistes que la délégation russe se prononce en faveur de l'invitation à Strasbourg des dirigeants d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud. Ils devront avoir le droit d'intervenir devant la session, si celle-ci se penche sur les rapports russo-géorgiens, a estimé le député.
"Si le Bureau de l'Assemblée parlementaire décide de mener un débat (à ce sujet), la délégation russe insistera sur l'invitation à Strasbourg, avec le droit d'intervenir, des dirigeants d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud, MM. Bagapch et Kokoïty", a-t-il noté.
Selon le parlementaire russe, la persistance des conflits abkhazo-géorgien et osséto-géorgiens est un des éléments entravant le développement des rapports entre Moscou et Tbilissi.
"L'examen de cette question en l'absence de l'Abkhazie et de l'Ossétie pourrait créer la fausse impression que le facteur russe est la cause première de ces conflits", a indiqué M. Kossatchev.
L'Abkhazie, ex-république autonome de la Géorgie soviétique depuis 1931, a combattu les forces géorgiennes de 1992 à 1994, au lendemain de la dissolution de l'URSS en décembre 1991. Soukhoumi ne reconnaît pas la souveraineté de Tbilissi sur son territoire et applique une politique visant à accéder à une indépendance reconnue par la communauté internationale.
Ex-région autonome de la Géorgie d'après la division administrative de l'URSS, l'Ossétie du Sud a proclamé son indépendance le 20 septembre 1990. Tbilissi a alors riposté et les opérations militaires ont fait des milliers de morts de part et d'autre de 1990 à 1992. Lors du premier référendum de janvier 1992, au lendemain de la disparition de l'URSS, l'Ossétie du Sud s'est massivement exprimée en faveur de son indépendance envers la Géorgie. Les Sud-Ossètes mettent le cap sur le rapprochement avec l'Ossétie du Nord, république du Caucase du Nord russe, notant que les Ossètes, du Nord comme du Sud, ont bénévolement intégré la Russie en 1774, une trentaine d'années avant la Géorgie.