M. Trepachkine "prêt à partager les informations qu'il possède avec les enquêteurs de Scotland Yard", a affirmé Me Liptser lors d'une conférence de presse.
Le responsable de l'ONG russe Pour les droits de l'homme, Lev Ponomarev, a pour sa part assuré que Mikhaïl Trepachkine avait écrit à M. Litvinenko pour le prévenir que sa vie était en danger.
Pour M. Trepachkine, l'empoisonnement au polonium-210 de son ex-collègue est "une vengeance". "J'ai déjà déclaré lors d'un interrogatoire qu'un attentat contre (Alexandre) Litvinenko et sa famille était en préparation", avait-il écrit dans une lettre.
"Il avait mis en garde M. Litvinenko, y compris sur ce qui s'est passé plus tard. Aujourd'hui, il est prêt à rencontrer les services secrets britanniques, et nous estimons que son témoignage mérite d'être écouté", a indiqué M. Ponomarev.
D'après lui, tous les meurtres retentissants qui ont été commis en Russie, en commençant par celui de la députée Galina Starovoïtova jusqu'à ceux de la journaliste Anna Politkovskaïa et d'Alexandre Litvinenko, devraient faire l'objet d'une enquête menée par une commission parlementaire indépendante.
"Nous espérons que cette commission ne sera pas indifférente au sort de M. Trepachkine", a ajouté M. Ponomarev, avant d'ajouter avoir transmis les lettres du détenu à Scotland Yard.
"Ces lettres, nous les avons repêchées sur Internet, et nous ne savons pas comment elles aient pu s'y retrouver. Mais nous n'avons aucun doute qu'elles ont été écrites par M. Trepachkine lui-même. Il écrit beaucoup de lettres, y compris à des députés de la Douma", a encore raconté le responsable de l'ONG russe.
Alexandre Litvinenko, ex-officier des services secrets russes, est décédé le 23 novembre dernier à l'University College Hospital de Londres. Les médecins affirment avoir découvert dans son corps des traces de polonium-210, une substance radioactive hautement toxique.
Des inspecteurs de la cellule antiterroriste de Scotland Yard, chargée de l'enquête, ont quitté Londres à destination de Moscou où ils envisagent d'interroger les personnes qui avaient rencontré Alexandre Litvinenko à Londres le 1er novembre dernier, le jour de son empoisonnement présumé.