"C'est le contrecoup de la politique de l'OTAN, de sa fameuse formule selon laquelle il y aurait des bons et des mauvais talibans. Mais il n'y a pas de bons talibans", a-t-il déclaré.
"Nous ne sommes pas solidaires (de l'OTAN) dans la nécessité de miser sur les talibans et de flirter avec eux à des fins tactiques", a ajouté M. Safonov, avant de constater: "les talibans relèvent la tête et prennent le contrôle de districts entiers".
Dans les documents sur la coopération internationale entre la Russie et l'OTAN, Moscou a stipulé dès le début son refus de participer aux opérations militaires en Afghanistan, a rappelé le responsable russe.
"Notre partenariat en Afghanistan revêt d'autres formes: nous coopérons dans les transports, les échanges d'informations, la reconstruction économique du pays et la lutte contre le trafic de drogue", a-t-il dit.
M. Safonov a regretté que les forces internationales stationnées en Afghanistan n'aient pas de mandat approprié ni la volonté de lutter contre le trafic de drogue.
La Russie a toujours insisté sur le fait que l'opération militaire en Afghanistan était "une impasse", et que "cela serait encore pire", a-t-il ajouté, avant de rappeler le lien existant entre les tensions en Irak et en Afghanistan. "Nous avons plus d'une fois affirmé qu'en cas d'ouverture du front irakien, alors que le conflit de l'Afghanistan n'était pas réglé, ces deux points chauds n'en feraient qu'un, y compris sur le plan des échanges d'expérience", a-t-il dit.
La pratique des attentats suicides a été importée en Afghanistan en provenance d'Irak, tandis que les Afghans apportent avec constance leur expérience en Irak. "Ce sont des vases communicants, c'est une source de terrorisme intarissable", a-t-il indiqué.