Le problème du Karabakh : les parties impliquées doivent faire des compromis (politologue russe)

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MOSCOU, 27 novembre - RIA Novosti. Le problème du Haut-Karabakh pourrait être réglé au moyen d'un compromis, a estimé le député et directeur de l'Institut russe des pays de la CEI Konstantin Zatouline.

"L'Azerbaïdjan pourrait reconnaître l'indépendance du Haut-Karabakh (l'enclave peuplée essentiellement d'Arméniens sur le territoire azerbaïdjanais qui a proclamé son indépendance envers Bakou au début des années 1990, ndlr) et recevoir en échange sept districts actuellement contrôlés par Stepanakert (capitale du Haut-Karabakh), a indiqué le politologue russe donnant son avis, dans un entretien à RIA Novosti lundi, sur une rencontre projetée à Minsk des présidents arméniens et azerbaïdjanais, Robert Kotcharian et Ilham Aliev. Cette rencontre est prévue lors du sommet de la CEI (Communauté des Etats indépendants, regroupe 12 des 15 pays issus de l'ex-URSS) du 28 au 29 novembre dans la capitale biélorusse.

"A chaque fois que les deux présidents tiennent une rencontre, des passions se lèvent autour d'une éventuelle percée dans le règlement au Karabakh. Et ce, pour cette bonne raison qu'on comprend ce que les deux parties veulent et quel doit être le compromis. Mais aucune des parties ne veut être traitée par ses compatriotes comme ayant échoué aux négociations", a noté l'expert.

Mais le problème pourrait bien être réglé, selon lui. "Des territoires en échange de la paix et d'une reconnaissance : quelque chose de semblable avait été accompli par les Américains et les autres intermédiaires pour parvenir au règlement arabo-israélien à Camp-David, lorsque les Etats-Unis et Israël avaient proposé la paix aux Arabes en échange de territoires", a rappelé le politologue russe.

Selon le politologue, dans le cas du Karabakh, le problème est similaire, mais les deux pays ne semblent pas pressés d'accomplir ce pas. "Chacune des parties est confrontée à des problèmes de politique intérieure. Par exemple, en Arménie où les prochaines élections parlementaires se tiendront en mars 2007, la compagne électorale a déjà été lancée. Un compromis est souhaité par beaucoup mais chacun, pris à part, refuserait d'apposer sa signature au bas d'un tel accord. Malheureusement, ce qui est possible en théorie se trouve bloqué en prévision d'élections", a-t-il ajouté.

De l'avis du politologue, des attentes positives de la rencontre des présidents arménien et azerbaïdjanais ont toutefois "le droit à la vie" car "un compromis n'est pas loin". "Mais il sera difficile d'y parvenir, dans le contexte du problème du Karabakh. C'est comme l'Ararat qu'on voit depuis sa vallée (en Arménie). Mais l'Ararat reste sur le territoire turc", a encore noté le politologue.

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