"Il est très regrettable que des événements tragiques comme la mort d'une personne soient exploités à des fins de provocation politique", a-t-il déclaré, lors d'une conférence de presse.
"Dans leur conclusion, les médecins britanniques ne parlent pas de mort violente, donc il n'y a aucune raison de faire de telles spéculations", a souligné M. Poutine.
Vladimir Poutine a espéré que les services britanniques chargés de l'enquête éviteraient de provoquer des scandales politiques dénués de tout fondement.
D'après lui, les autorités russes sont prêtes à accorder leur assistance pour enquêter sur les circonstances de la mort d'Alexandre Litvinenko.
Interrogé sur la lettre posthume de l'ex-agent russe, relatée par certains médias, M. Poutine a fait remarquer: "Si cette lettre a été écrite avant la mort de M. Litvinenko, je me demande pourquoi elle n'a pas été rendue publique de son vivant. Puisque la lettre a surgi après sa mort, quels commentaires peut-on bien faire?".
"Les gens qui ont fait cela ne sont pas Dieu, et M. Litvinenko n'est malheureusement pas Lazare", a commenté le président.
Le premier ministre finlandais Matti Vanhanen, dont le pays préside de l'Union européenne, a pour sa part annoncé qu'il n'avait pas abordé la mort d'Alexandre Litvinenko lors du sommet Russie-UE.
"C'est effectivement un événement tragique, mais je n'ai pas abordé ce dossier pendant les débats d'aujourd'hui, parce que nous en ignorons toujours les détails. Les autorités britanniques mènent l'enquête, et il faut les laisser terminer leur travail", a souligné M. Vanhanen.
Alexandre Litvinenko, 44 ans, a été hospitalisé début novembre. Ses médecins traitants affirmaient dans un premier temps qu'il avait été empoisonné au thallium ou par variété radioactive du thallium, puis ont exclu cette hypothèse.
L'état de santé d'Alexandre Litvinenko s'est nettement dégradé dans la nuit de mercredi à jeudi. Selon certaines informations, il aurait eu un arrêt cardiaque. Il est décédé dans la nuit de jeudi à vendredi.
Alexandre Litvinenko a quitté la Russie en 2000 en compagnie de sa femme et de son fils. En 2002, ce proche de l'homme d'affaires en exil Boris Berezovski a été condamné par contumace pour abus de fonction. La Grande-Bretagne lui a accordé l'asile politique, puis lui a délivré un passeport britannique en octobre 2006.
