"La Syrie ne refuse pas de négocier avec les Etats-Unis. La Syrie tient même à mener un dialogue avec les Etats-Unis, tout en estimant que le dialogue constitue une base pour pouvoir trouver une solution qui permette de parvenir enfin à une paix équitable tant en Irak que dans les territoires palestiniens et ailleurs dans le monde. La Syrie est ouverte aux négociations avec toutes les parties intéressées sur les questions de sécurité dans la région", a souligné le diplomate, répondant à la question de savoir si le rétablissement des relations diplomatiques de la Syrie avec l'Irak était le coup d'envoi pour l'engagement d'un dialogue entre Damas et Washington sur la sécurité en Irak.
Mardi, l'Irak et la Syrie ont signé l'accord qui rétablit leurs relations diplomatiques rompues il y a 25 ans.
Selon l'ambassadeur syrien à Moscou, le rétablissement des relations diplomatiques entre la Syrie et l'Irak était d'une grande importance pour Damas. "Il est très important que les relations de la Syrie avec ses pays voisins, y compris l'Irak, sont en train de réintégrer le cadre des rapports de bon voisinage. De très bons rapports lient la Syrie à tous ces pays, et nous tenons à les sauvegarder", a souligné Hassan Rishah.
Quoi qu'il en soit, les analystes au Proche-Orient estiment que le rétablissement des relations diplomatiques de la Syrie avec l'Irak n'est qu'une preuve de bonne volonté de Damas à l'égard de Washington, ainsi qu'une invitation au dialogue américano-syrien.
"Jusqu'ici, la politique de la Syrie à l'égard des Etats-Unis a eu pour objectif de torpiller les efforts des Américains en Irak en vue de réaliser le projet de création d'un nouvel Irak", a notamment estimé mardi dans une interview à RIA Novosti Mohammed al-Sayed Saïd, directeur adjoint du Centre d'études stratégiques au journal égyptien Al-Ahram.
Nul n'ignore que c'est via la Syrie que des commandos arabes financés et armés par la Syrie sont dépêchés en Irak, a fait remarquer l'expert.
"Dans la situation présente, la Syrie ne proposera aux Etats-Unis rien de "gratuit", suppose-t-il.
Selon Mohammed al-Sayed Saïd, en contrepartie de ses efforts de normalisation de la situation sécuritaire en Irak, la Syrie réclamera aux Etats-Unis des concessions dans leur attitude vis-à-vis du tribunal international sur l'assassinat de l'ancien premier ministre du Liban, Rafic Hariri, dossier dans lequel les noms de certains fonctionnaires syriens haut placés figurent.
"Et ce qui est le principal à présent pour la Syrie, c'est de faire en sorte que les Etats-Unis ne s'opposent plus aux efforts déployés par Damas afin de rétablir son influence au Liban", a noté en conclusion l'expert égyptien.
