"Des invitations ont été adressées à tous les présidents des républiques du Caucase du Nord et aux co-présidents de la Commission mixte de contrôle (chargée de veiller au respect par les parties en présence les accords internationaux dans la zone du conflit osséto-géorgien, ndlr). Il y aura beaucoup de monde à la cérémonie d'investiture", a annoncé, Edouard Kokoïty, le président sud-ossète élu au scrutin universel le 12 novembre, lors d'une conférence de presse lundi à RIA Novosti.
"Nous aurons l'occasion de déclarer aux dirigeants géorgiens que la voie de la confrontation dans les rapports entre nos deux peuples est sans avenir. Il faut partir des réalités d'aujourd'hui et de la volonté librement exprimée par le peuple de l'Ossétie du Sud", a indiqué M. Kokoïty.
Le président sud-ossète a appelé Tbilissi à ne pas minimiser le bilan du référendum sur l'indépendance de la république sud-ossète qui s'est déroulé parallèlement au scrutin présidentiel.
"Nous avons tenu ce référendum pour démontrer une nouvelle fois au monde entier que notre peuple ne cèdera ni aux provocations, ni aux pressions et qu'il s'en tiendra à sa principale stratégie qui consiste à parvenir à l'indépendance. L'indépendance est le seul moyen de sauver notre petit peuple", a souligné M. Kokoïty.
Interrogé sur l'éventualité de l'arrivée au pouvoir en Géorgie d'Irakli Okrouachvili qui avait promis de fêter le Nouvel An 2007 à Tskhinvali, M. Kokoïty a indiqué qu'il n'avait pas peur de la victoire de l'ex-ministre de la défense aux présidentielles géorgiennes de 2009.
"C'est une affaire intérieure d'un Etat voisin. Nous travaillerons et édifierons des rapports de bon voisinage comme des partenaires égaux avec celui qui sera élu par le peuple géorgien", a-t-il encore souligné.
Ex-région autonome de la Géorgie d'après la division administrative de l'URSS, l'Ossétie du Sud a proclamé son indépendance le 20 septembre 1990. Tbilissi a alors riposté et les opérations militaires ont fait des milliers de morts de part et d'autre de 1990 à 1992. Lors du premier référendum de janvier 1992, au lendemain de la disparition de l'URSS, l'Ossétie du Sud s'est massivement exprimée en faveur de son indépendance envers la Géorgie. Les Sud-Ossètes mettent le cap sur le rapprochement avec l'Ossétie du Nord, république du Caucase du Nord russe, notant que les Ossètes, du Nord comme du Sud, ont bénévolement intégré l'Empire russe en 1774, une trentaine d'années avant la Géorgie. Au référendum du 12 novembre, près de 99% des Ossètes du Sud se sont de nouveau exprimé en faveur de l'indépendance.