Le Corriere della Sera a annoncé dans sa livraison de samedi que la lettre avait été remise par le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Said Yalili.
Roberto Prodi n'a pas livré les détails de la proposition iranienne, invoquant le caractère confidentiel de la lettre. "La seule chose que je puisse dire, c'est que la lettre traduit le désir de poursuivre le dialogue", a dit le chef du gouvernement italien.
Une source du quotidien italien, informée du contenu de la missive, assure que l'Iran est intéressé à un partenariat européen qui le soutiendrait aux négociations avec l'Occident dans le règlement de la crise nucléaire.
De l'avis du journal, Mahmoud Ahmadinejad place cet espoir sur l'Italie qui est un partenaire commercial clé de l'Iran en Europe. En outre, depuis cet automne l'Italie est membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU.
"L'Italie et l'Iran sont deux grands Etats d'importance, les héritiers de grandes civilisations. D'autre part, l'Italie est le premier partenaire commercial de l'Iran en Europe, Téhéran et Rome ont des vues coïncidentes sur de nombreuses questions de la politique internationale. Aussi notre coopération bilatérale pourrait-elle faire un apport au processus mondial. Voilà ce à quoi la lettre est consacrée", a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères dans l'interview qu'il a accordée au Corriere della Sera.
Pour les analystes italiens, le président iranien a été incité à faire cette proposition à l'Italie par les résultats des élections intermédiaires aux Etats-Unis, qui se sont soldées par une défaite du Parti républicain pro-présidentiel.
"Maintenant il est évident qu'une approche unilatérale, le militarisme et le recours à la violence ne peuvent conduire à l'instauration de la paix. Cela est démontré par l'Irak, cela est démontré en Afghanistan, par conséquent même les champions fanatiques de l'approche unilatérale eux aussi doivent changer de tactique", écrit le journal citant Said Yalili.
De son côté, le chef de la diplomatie italienne, Massimo D'Alema, a commenté en ces mots la proposition iranienne: "Nous avons pris acte de la disposition de l'Iran à apporter sa contribution dans la recherche de solutions négociées et de la stabilité. Evidemment, maintenant cela doit être confirmé par des faits".
Interrogé par le Corriere della Sera, Said Yalili a souligné que l'Iran entendait coopérer avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Il a également annoncé que l'Iran était disposé à aider l'Italie à normaliser la situation en Afghanistan.
"Nous avons annoncé que nous étions prêts à coopérer avec l'Italie dans de nombreux domaines. Un exemple: Massimo D'Alema propose de tenir une conférence sur le relèvement de l'Afghanistan. C'est là un domaine de coopération possible compte tenu des excellents rapports que Téhéran entretient avec le président afghan, Hamid Karzaï. La lutte contre la production d'opium en Afghanistan en est un autre", a dit Said Yalili.
