Varsovie "ne peut pas accepter que la Pologne soit traitée par la Russie différemment que les autres membres de l'Union européenne", a-t-il déclaré dans un article publié par le Dziennik, le plus grand quotidien national polonais.
"La Pologne a déjà rempli toutes les exigences nécessaires à la levée de l'embargo, ce que l'Union européenne a en fait confirmé. Mais nos produits sont toujours sous l'embargo qui sera levé on ne sait quand", s'est plaint M. Kaczynski.
Le président polonais a souligné que l'interdiction revêtait "une nature politique, selon l'avis de l'Union européenne, ce dont les autorités polonaises avaient parlé dès le début".
Pour M. Kaczynski, il n'y a que deux issues à la crise. "La première, c'est la suppression par la Russie de ses sanctions économiques vis-à-vis de la Pologne. La seconde, c'est l'introduction contre la Russie de sanctions similaires européennes qui déboucheraient sur la levée de l'embargo sur les produits polonais", a-t-il écrit.
"La Pologne doit faire preuve de résolution: c'est le seul moyen de pouvoir défendre ses intérêts de manière efficace. J'espère que l'Union européenne déploiera des mesures résolues pour exiger le respect des droits de la Pologne au nom du principe de la solidarité européenne et l'application des accords conclus", a souligné M. Kaczynski.
"La Pologne veut assainir ses relations avec la Russie, et les responsables polonais l'ont déclaré à maintes reprises ces derniers temps", a-t-il écrit.
Les relations entre deux pays "ne peuvent être bonnes que lorsqu'elles s'appuient sur les principes du partenariat et de l'égalité en droits".
En prévision du sommet Russie-UE de Helsinki programmé pour le 24 novembre, la Pologne a bloqué le lancement des négociations sur le renouvellement de l'Accord de coopération et de partenariat entre la Russie et l'Union européenne en exigeant comme préalable la levée par la Russie de son embargo sur les importations de viande et de légumes polonais.
Arkadi Dvorkovitch, le chef du département d'expertise de la présidence russe, s'est dit étonné que la Pologne saisisse l'Union européenne sur le problème des fournitures de viande à la Russie. "L'appel polonais à l'Union européenne sur ce dossier semble bizarre, a-t-il indiqué mardi. C'est comme si nous abordions les exportations de blé russe vers d'autres pays dans le cadre du dialogue au sein de la CEI et de la CEEA (Communauté économique eurasiatique)".
