Les Russes prudents sur les investissements étrangers dans l'économie nationale (sondages)

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MOSCOU, 8 novembre - RIA Novosti. Les Russes sont dans leur majorité prudents sur les capitaux étrangers, d'après des sondages dont les résultats ont été communiqués mercredi à RIA Novosti par le Centre national d'étude de l'opinion publique (Vtsiom).

Ces sondages avaient été effectués dans le cadre du projet d'étude IFORS auprès de 120 spécialistes représentants des sociétés d'investissement, des médias et des organismes publics. Des questions analogues avaient été posées également à la population dans le cadre d'un sondage représentatif national réalisé par le Vtsiom.

Au sein de la population, les adversaires des investissements étrangers dans l'économie russe représentent 27% à 80% des personnes interrogées, selon la branche économique concernée. Le groupe des "free traders" (adversaires de toute limitation des capitaux étrangers) ne représente pas plus de 16% des sondés.

Parmi les spécialistes, le nombre des adversaires des investissements étrangers va de 0 à 77% et celui des sondés hostiles à toute limitation va de 0 à 63%, selon les branches économiques.

L'opinion dominante dans les deux catégories de sondés est que les secteurs des matières premières doivent bénéficier d'une protection maximale et que ceux des infrastructures doivent, au contraire, être les plus ouverts aux capitaux étrangers. Pour la population, la participation de capitaux étrangers est absolument inadmissible dans l'industrie de l'armement (80%), dans le secteur pétrogazier, l'industrie électrique, la production de charbon, de minerais et d'autres matières minérales et la filière bois (66 à 69%) et dans l'industrie aéronautique (51%). De nombreux sondés sont catégoriquement contre tout investissement étranger dans l'agriculture (46%) et l'industrie agroalimentaire (42%), dans les banques, les sociétés d'investissements et les compagnies de télécommunications (39% pour chaque).

Les adversaires des investissements étrangers dans les transports, le génie civil, l'industrie automobile, le commerce, la publicité et le marketing sont moins nombreux (27 à 33%). En même temps, une personne interrogée sur deux (46 à 51%) jugent nécessaire de doser la participation étrangère dans ces mêmes secteurs tandis que 16% des sondés admettent la présence de capitaux étrangers sans aucune restriction, jusqu'à 100%, dans l'industrie automobile, 11 à 12% dans le commerce, la publicité, le marketing et le génie civil et 9% au maximum dans d'autres branches économiques.

Le pourcentage des sondés favorables aux investissements étrangers est plus bas parmi la population que parmi les spécialistes. Ainsi, 80% de la population est contre la présence étrangère dans le complexe militaro-industriel, contre 8% au maximum parmi les experts; dans l'industrie aéronautique, les chiffres sont de 51% et de 3 à 8% respectivement.

La présence de capitaux étrangers dans les industries du pétrole et du gaz est inadmissible pour 77% des experts interrogés représentant les sociétés financières et d'investissements, et pour 50% des spécialistes des organismes publics. Dans l'industrie de l'électricité, les chiffres sont de 30 et de 23% respectivement.

La population dans son ensemble et les spécialistes se montrent plus ouverts quand il s'agit des branches non stratégiques. Ainsi, les adversaires de la présence d'étrangers dans le commerce, la publicité et le marketing représentent 27% de la population et tout au plus 4% des experts tandis qu'en ce qui concerne l'industrie de l'électricité les "antimondialistes" constituent 66% parmi la population et 23 à 30% parmi les experts.

Les sondages ont été réalisés les 16 et 17 avril, les 30 mai et 1er juin, les 9 et 10 juillet et les 3 et 4 septembre 2005 auprès, chaque fois, d'un échantillon national de 1.600 personnes représentatif de l'ensemble de la population, dans 153 localités de 46 régions de la Russie, avec une marge d'erreur de 3,4%. Le sondage du Vtsiom a été effectué en juin 2006 dans le cadre du projet IFORS parmi 120 experts représentant trois types de structures: organes du pouvoir, sociétés financières et d'investissements et médias.

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