Saddam Hussein condamné à mort: le triomphe de la justice voilé de multiples appréhensions (synthèse)

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Dirigeants arabes, hommes politiques et experts évaluent la condamnation à mort de l'ex-président irakien Saddam Hussein de différentes manières.
LE CAIRE, 7 novembre - RIA Novosti. Dirigeants arabes, hommes politiques et experts évaluent la condamnation à mort de l'ex-président irakien Saddam Hussein de différentes manières.

Néanmoins tous s'accordent sur un point: il est peu probable que l'exécution de l'ex-président entraîne la stabilisation en Irak qui se trouve au bord d'une guerre civile.

"C'est la fin tragique de l'ancien régime irakien": c'est ainsi qu'Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue arabe, a commenté le verdict du Haut tribunal pénal irakien.

M. Moussa, qui a participé au règlement de la crise irakienne en qualité de médiateur, a espéré en outre que le verdict n'entraînerait pas l'aggravation de la situation en Irak. Il a conseillé aux Irakiens "de regarder en avant et de poursuivre le processus de réconciliation nationale".

Pour l'instant, Le Caire n'a pas commenté cette condamnation. Cependant, le parti des Frères musulmans, interdit en Egypte, a déjà réagi.

Selon les Frères musulmans, les crimes de Saddam Hussein sont sans commune mesure avec les graves crimes commis en ce moment par les troupes d'occupation en Irak.

Les chiites irakiens, eux, ont célébré la condamnation de l'ancien dictateur par de grandes manifestations retransmises par les chaînes de télévision publiques irakiennes.

A l'inverse, dans les villes sunnites de l'Irak, les habitants sont descendus dans la rue pour exiger la libération immédiate de Saddam Hussein.

Le jour du verdict, les autorités ont immédiatement fermé deux chaînes de télévision appartenant aux sunnites pour "incitation à la violence".

Le parti Baas dissout par le gouvernement a menacé de lancer de nouvelles attaques en cas d'exécution de Saddam Hussein.

Le Parti islamique d'Irak - l'une des principales forces politiques des sunnites irakiens - voit dans le verdict une tentative des autorités de détourner l'attention de la situation désastreuse qui s'est créée dans le pays.

"Les Irakiens ne veulent pas de vengeance, ils ne veulent pas que ce verdict fasse oublier la tragédie que connaît quotidiennement le pays", rapporte un communiqué de la formation politique sunnite.

Mohammed Abdel Salam, expert du Centre d'études politiques et stratégiques "Al-Ahram", s'est déclaré certain que l'exécution de Saddam Hussein n'apporterait pas de nouveaux dividendes politiques à l'administration américaine. "Ce procès ne fera ni baisser ni augmenter la cote de popularité de George W. Bush, car elle est liée non pas à Saddam Hussein, mais à la politique américaine en Irak dans son ensemble", a estimé l'expert.

Selon lui, le verdict prononcé laisse beaucoup de questions en suspens. "Le tribunal a-t-il atteint son objectif ou bien a-t-il fait de Saddam Hussein un héros national? Les partisans de Saddam combattront-ils ceux qui l'ont condamné à mort?"

Dimanche dernier, le tribunal ussein, lutteront-ils contre ceux qui l'on-a condamné Saddam Hussein et deux de ses compagnons à la peine de mort par pendaison pour crimes contre l'humanité.

Ils ont été condamnés pour le massacre de chiites dans le village de Dujail en 1982, où le cortège présidentiel avait été attaqué.

En tous les cas, les avocats de Saddam Hussein contesteront le verdict, sans se faire cependant d'illusions.

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