"Nous sommes de plus en plus en difficulté pour contrôler la situation", a reconnu un responsable du mouvement d'opposition Pour les réformes, avant de rejeter toute la responsabilité des événements sur le gouvernement.
Plusieurs leaders de l'opposition se tiennent toujours devant l'entrée centrale du siège du gouvernement et attendent qu'ils soient reçus par le président Kourmanbek Bakiev.
Plusieurs dizaines de membres des unités spéciales de l'Intérieur sont sortis de l'immeuble pour se disposer en haie, alors que la police avait refusé plutôt de s'interposer entre le peuple et les autorités en quittant la place centrale de Bichkek. Sur le toit du siège du gouvernement, on voit des tireurs d'élite masqués. Les femmes travaillant dans l'appareil du gouvernement sont en train d'être évacuées par la sortie ouest de l'immeuble.
L'opposition kirghize manifeste pour le cinquième jour consécutif sur la place centrale de Bichkek pour réclamer une réforme constitutionnelle visant à réduire les compétences du président. Près de 2.000 personnes, selon les différentes estimations, se trouvent actuellement sur la place où une cité de tentes a été aménagée que les manifestants ne quittent pas jour et nuit.
La réforme constitutionnelle est la première revendication du mouvement Pour les réformes qui regroupe plus de 20 partis et mouvements soucieux de faire de la Kirghizie une république parlementaire. L'opposition réclame également que le président prenne des mesures résolues pour juguler la corruption qui règne dans la haute hiérarchie de l'Etat et rende la compagnie de radiotélévision nationale réellement indépendante.