Le quorum nécessaire au débat sur le projet de loi n'a pas été atteint en raison de l'absence de 28 députés de l'opposition, le texte ayant été soumis à l'examen d'un comité parlementaire.
Le président "nous a trompés une fois de plus", a lancé le député Azimbek Bekzanarov, du mouvement d'opposition Pour les réformes, car "même une virgule ne peut pas faire l'objet de modification" tant que le projet de loi est étudié au comité où l'examen des textes législatifs prend entre trois et six mois.
Ainsi, a poursuivi M. Beknazarov, l'adoption d'une nouvelle Constitution est repoussée à janvier prochain.
La réforme constitutionnelle est la première revendication du mouvement Pour les réformes qui regroupe plus de 20 partis et mouvements. L'opposition réclame, entre autres, une redistribution des compétences entre les différentes branches du pouvoir et souhaite que la Kirghizie devienne une république parlementaire. Le président Kourmanbek Bakiev défend, lui, l'idée d'un régime présidentiel-parlementaire, mais admet quelques modifications.
Les opposants exigent également du président de prendre des mesures résolues pour juguler la corruption qui règne dans la haute hiérarchie de l'Etat et de rendre indépendante la compagnie de radiotélévision nationale.
Sur la place centrale de Bichkek, capitale de la Kirghizie, les militants de l'opposition ont installé neuf yourtes (huttes coniques traditionnelles des nomades d'Asie centrale), dont une pour les services médicaux et une autre pour abriter le quartier général, et plus de 100 tentes. Les manifestants n'ont pas déserté la place dimanche dernier malgré la pluie, alors que la température variait entre +18°C le jour et +5°C la nuit.