En ce qui concerne les Russes, 37% d'entre eux admettent la torture, 43% y sont catégoriquement opposés. Les indécis sont nombreux (19%) et cela se comprend, relève le journal, parce que ce problème en Russie ne fait pas l'objet d'un débat public. Le recours à la torture par les structures de force est systématiquement nié.
"Pour les Russes la torture suggère le moyen âge où l'usage des tenailles, de l'estrapade et du feu était monnaie courante, dit Igor Kaliapine, membre du comité anti-torture de Nijni Novgorod. Au cours d'un entretien privé un employé du parquet a affirmé que dans les organes judiciaires on ne recourait pas à la torture mais admis quand même que des suspects pouvaient être passés à tabac".
Dans le même temps les Russes sont conscient qu'à tout moment ils peuvent être les victimes de violences illicites. Des sondages réalisés par "Levada-tsentr" et la fondation "Obchtchestvenny verdikt" ont révélé que 68% des Russes pensaient qu'eux et leurs proches pouvaient être victimes de l'arbitraire des organes judiciaires. Ce niveau d'appréhension reste stable puisqu'il était de 70% en juin 2004 et de 74% en été 2005.
Il est remarquable qu'aux Etats-Unis si les partisans de la torture sont aussi nombreux qu'en Russie (36%), ses adversaires ne sont que 59% alors que les indécis sont seulement 7%.
Les adversaires les plus résolus de la torture se rencontrent dans les pays européens, en Australie et au Canada: 75-80%. Dans les pays émergents l'écart entre les adversaires de la torture et ses partisans est réduit. Par exemple, en Indonésie le rapport est de 51% contre et 40% pour. Il est de 49/39% au Nigeria et de 56/40% aux Philippines. 43% des Israéliens sont partisans de la torture, 48% y sont opposés.