"Tout ce qui est arrivé a été une surprise totale pour Sakhalin Energy. Pour eux, notre refus de céder à leur chantage politique a aussi été une surprise", a indiqué le numéro un de Rosprirodnadzor. "Moi personnellement, je n'y ai rien vu d'autre qu'une campagne de publicité politique et de pressions politiques de la part des amis de la société", a indiqué M. Mitvol.
"Si les infractions révélées étaient peu graves, la société y aurait remédié depuis longtemps", a-t-il estimé. "Mais le travail à abattre s'avérant trop compliqué, la compagnie (Sakhalin Energy) se livre à des pressions politiques", a-t-il ajouté.
Pour remédier aux infractions, celle-ci devra "déterrer l'oléoduc déjà posé, déblayer des terrains, replanter des forêts, rouvrir les cours d'eau ensevelis et les repeupler de poissons", a ajouté M. Mitvol.
Quant aux travaux d'épuration de la baie d'Anniva (île de Sakhaline, Extrême-Orient russe) pour éliminer les infractions révélées dans le cadre du projet Sakhaline 2, ils coûteront des milliards de dollars", a estimé le directeur adjoint de Rosprirodnadzor.
"Le fait est que jamais encore en Russie on n'a mené de travaux d'une telle ampleur: je parle de l'épuration de la baie d'Anniva. J'ai fait des estimations approximatives en me fondant sur l'expérience d'épuration du fond du Golfe persique" (après la guerre du Golfe, ndlr), a souligné M. Mitvol.
L'estimation du coût de l'épuration de la baie d'Anniva est approximative, mais de toute évidence ces travaux coûteront plus cher que dans le Golfe persique, a souligné le directeur adjoint de Rosprirodnadzor.
Sakhalin Energy, se rendant compte de la gravité des problèmes écologiques, a déjà accordé 11 millions de dollars à deux coopératives de pêcheurs locales, a annoncé M. Mitvol.
Sakhalin Energy est l'opérateur du projet énergétique Sakhaline 2 développé depuis juin 1994 dans l'île russe de Sakhaline et dont l'anglo-américain Royal Dutch/Shell et les japonais Mitsui et Mitsubishi sont les principaux actionnaires.