Les essais en vol de l'hélicoptère à capacité de chargement élevée Mi-38 se poursuivent en Russie. Fin septembre, lors d'un vol régulier mené dans le cadre des essais à l'usine et d'homologation du Mi-38 (le premier essai en vol avait eu lieu en 2003), l'équipage de l'Usine d'hélicoptères Mil (principal concepteur) a atteint l'altitude record de 8 170 m (les plafonds dynamiques sont rarement supérieurs à 8 000 m).
Le poids au décollage de l'hélicoptère était de 11 100 kg, les réserves de carburant dépassaient 1 100 kg. Le Mi-38 avait à son bord le lot complet - prévu par les tests - d'appareils de mesure et autres équipements d'analyse. Antérieurement, lors d'essais à l'usine, un Mi-38 avait atteint une altitude de 5 900 m avec un poids au décollage de 14 200 kg et 5 450 m avec 15 600 kg.
Les essais de définition du plafond statique se déroulent avec autant de succès : avec un poids au décollage de 14 200 kg, l'équipage a réussi à monter à une altitude dépassant notablement le seuil des 3 000 m. Un Mi-38 a prouvé sa capacité de vol stationnaire hors la zone d'influence de la terre avec un poids au décollage de 16 350 kg.
Le directeur général de l'Usine Mil, Andreï Chibitov, estime que l'altitude de vol atteinte le 27 septembre dernier n'est pas le plafond limite. Selon lui, les réserves du Mi-38 sont loin d'être épuisées.
Hélicoptère polyvalent, le Mi-38 est destiné à transporter frets et passagers et à mener des opérations de sauvetage. L'appareil peut être utilisé comme hôpital volant. Une version "marine" - pour desservir des puits de forage en mer - est prévue. En version passagers, l'hélicoptère pourra transporter jusqu'à 30 personnes. L'appareil développera une vitesse de croisière de 275 km/h sur une distance maximale de 1 300 km.
La conception du Mi-38 constitue un des plus importants programmes de coopération avec les pays européens en matière aéronautique. Il est porté sur la liste des travaux coordonnés par la Commission Russo-Française, dirigée par les premiers ministres des deux pays. Le Mi-38 est un élément des programmes russo-français à long terme.
Le Mi-38 qui pourra complémenter efficacement les appareils de classe moyenne Mi-8 saura aussi remplacer, dans certains cas, l'hélicoptère de transport lourd Mi-6.
La conception de l'appareil est réalisée par l'Usine Mil et l'Usine d'hélicoptères de Kazan, avec la participation de la société Eurocopter. Le constructeur européen s'est chargé de l'élaboration des équipements de pilotage et de navigation, des éléments du système de direction et de l'aménagement des cabines. Les appareillages équipés de six écrans couleur multifonctionnels comprendront le système intégral de gestion de vol IFCS, le système de contrôle de bord VMS, le système d'enregistrement et de service ARMS. Avec un pilote automatique à quatre canaux, un système de réglage électronique des moteurs, un système de navigation par satellite et un système de mesure de la masse et du centrage, les équipements modernes faisant appel à des écrans numériques et à des ordinateurs garantiront d'excellentes performances et une bonne compétitivité à l'hélicoptère russe sur les marchés internationaux. Le projet est coordonné par la société Euromil.
Son directeur général, Vladimir Iablokov, estime que le Mi-38 sera produit en série dès 2007. Le programme de production décennal prévoit la construction d'un millier d'appareils. Le coût global du projet est estimé à 500 millions de dollars, soit trois fois moins que les projets étrangers analogues.